Avr 26

Le chômage continue sa triste « tendance haussière »

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Crédit photo photosdegauche.fr (stef.burlot)

La nouvelle livraison des chiffres du chômage de mars est tombée. Elle est mauvaise, forcément mauvaise : toutes catégories confondues (A, B et C), le chômage augmente au mois de mars de de 0,2% et de 4,5 % sur un an. Avec 5 246 800 demandeurs d’emploi au total, un nouveau record est atteint.

Depuis hier, le gouvernement, via son ministre du Travail François Rebsamen, a bien tenté de préparer le terrain. Le nouveau M. Irma du gouvernement a d’abord prévu que « certains mois », le chômage baisserait. Puis il a inventé un néologisme aussi mensonger que ridicule : « la tendance baissière ». Après « l’inversion de la courbe », ils ne savent décidément plus quoi inventer pour tenter de relativiser leur échec : Valls a beau se rendre au Vatican, il n’y aura pas de miracle. Sous son gouvernement, comme sous celui de Jean-Marc Ayrault, le chômage ne cesse de grimper. Et avec lui, derrière les chiffres, la détresse humaine qu’il provoque chez un nombre toujours grandissant de nos concitoyens.

Les causes sont connues : d’une part une politique d’austérité et de l’offre qui ne fait que comprimer toujours plus l’activité, d’autre part une ponction grandissante des richesses vers les profits au détriment du travail. Vu les annonces du « pacte de stupidité » de Manuel Valls qui va retirer 50 milliards supplémentaires au budget de l’Etat et des collectivités, et donc à l’économie, on connait à l’avance les statistiques à venir : cette courbe va continuer sa « tendance haussière ». Cette politique n’est pas propre à la France. Elle sévit pareillement dans toute l’UE, qu’elle soit l’œuvre des libéraux de gauche ou de droite. Résultat : 12 % de chômeurs en moyenne dans l’Union Européenne.

François Hollande a annoncé que si le chômage ne baissait pas, ce n’était pas la peine qu’il se présente en 2017. Donnons-lui raison en sanctionnant la liste de son parti comme de tous les partisans de l’austérité le 25 mai prochain.

Le Parti de Gauche appelle à se servir du bulletin de vote Front de Gauche pour régler nos comptes avec l’Europe de la Finance et ceux qui, dans le camp de François Hollande ou d’Angela Merkel, la servent aveuglément.

  Eric Coquerel, Secrétaire national du Parti de Gauche, 

Avr 24

Nul n’a le droit de parler au nom de JAURES

Si tous ceux qui se disent de gauche ont le droit de se réclamer de Jaurès, nul n’a le droit de lui faire dire n’importe quoi.

Comme il fallait le craindre, François Hollande a participé hier à Carmaux à un hommage à Jean Jaurès qui a eu toutes les apparences d’une vulgaire récupération historique. « J’ai été inspiré par Jaurès » a dit le Président de la République, sans le démontrer concrètement, et la suite de son discours a tristement remis en mémoire « je me sens l’héritier de Jaurès » prononcé par Nicolas Sarkozy en 2007.

Même s’il s’est défendu de vouloir le faire lors de son introduction, François Hollande a déformé Jaurès pour justifier sa politique actuelle, pour légitimer son scandaleux pacte de responsabilité, qui n’est rien d’autre qu’un pacte d’austérité. Durant 40 mn, il a ainsi travesti le député de Carmaux, pour d’ailleurs le présenter selon ses propres mots, en une molle « figure consensuelle (…) au-dessus de son propre parti, affranchit d’une doctrine ». A lui tout seul, un tel commentaire atteste d’une piètre connaissance de l’œuvre de Jaurès. Ainsi, François Hollande a instrumentalisé le fondateur de l’Humanité, pour lui faire dire autre chose que le sens du combat de sa vie, enchainant les poncifs patronaux ( par exemple sur la nécessaire « baisse des charges »), les jugements hasardeux (« l’euro est désormais solide, c’est un atout »), les formules creuses et ambivalentes dont une des perles restera sans doute : « il ne faut jamais se fatiguer, c’est pourquoi il faut beaucoup travailler ».

100 ans après sa mort, on ne rend pas hommage à Jaurès en mettant en œuvre un lourd plan d’austérité de 50 milliards d’euros, en frappant les petites pensions, en allongeant la durée de cotisation pour avoir droit à une retraite, en refusant d’augmenter le SMIC, en gelant le point d’indice des fonctionnaires, en refusant l’amnistie pour les syndicalistes injustement poursuivis, en cédant aux exigences de Mme Merkel et de la droite allemande, en ayant une politique belliciste… On ne peut dire à propos de la politique actuelle de l’Union européenne que « l’Europe d’aujourd’hui est le rêve de Jean Jaurès ».

L’œuvre de Jean Jaurès, son apport fondamental au socialisme et à la République, n’est pas une statue de pierre froide, aux pieds de laquelle il suffit de déposer des fleurs pour lui être fidèle. Rendre des hommages solennels par des mots au plus grand des socialistes français mais trahir sa pensée dans les actes, revient à armer le bras d’un nouveau nationalisme qui voudra demain tuer la pensée de Jaurès une nouvelle fois.

C’est pour cela qu’hier, des centaines de personnes ont hué l’arrivée de François Hollande. Aussi, ce dernier avait jugé plus prudent de faire son discours dans une salle fermée, réservée à ses seuls soutiens. On le comprend. Mais, on était bien loin de Jaurès »
Alexis Corbière

Avr 23

Quand « Le Progrès » prend la même plume que « Minute »…

Ce mardi 22 avril, le journal Le Progrès, référence lyonnaise qui tire à 300 000 exemplaires, a été l’auteur d’un article diffamatoire, digne d’un journal d’extrême-droite. Cet article trie en effet les actes de délinquance par nationalité et catégories sociales en transformant les pires préjugés racistes en soi-disant faits d’actualité.

Avec cette publication, le Progrès exprime des positions clairement antirépublicaines. Il participe à la banalisation des idées d’extrême-droite.

Ce journal chercherait-il à surfer sur la vague des sondages pour les élections européennes ? S’est-il trouvé ici une opportunité d’augmenter ses ventes, ou s’est-il trouvé un alibi afin d’afficher clairement sa ligne politique ? Quoi qu’il en soit, le résultat est un article attisant la haine entre les peuples, stigmatisant les minorités, et son auteur se pose alors comme un porte-parole du Front National.

Candidat du Front de Gauche aux élections européennes sur la circonscription Sud-Est aux côtés de Marie-Christine Vergiat, je condamne fermement cet article. J’espère que la rédaction se désolidarisera de ces propos.

COMMUNIQUÉ D’ÉRIC COQUEREL
secrétaire national du Parti de Gauche
candidat Front de Gauche aux européennes dans la circonscription Sud-Est

Avr 17

PUISQUE LE GOUVERNEMENT S’OBSTINE, IL VA FALLOIR LUI DONNER UNE LEÇON

Les fanfaronnades de Manuels Valls et Michel Sapin, sur leurs capacités à obtenir de Bruxelles et Berlin des délais supplémentaires pour faire baisser le déficit de la France , n’auront pas durer plus longtemps que celles de Hollande lorsqu’il s’agissait de renégocier le TSCG. Mais suite aux diverses promesses contenues dans le discours du premier ministre devant le parlement, ce sont maintenant bien plus de 50 milliards de baisses de dépenses publiques que le gouvernement va devoir trouver. Les vieilles recettes font donc leur réapparition : Hollande reçoit 3 économistes venus lui expliquer en quoi le niveau du SMIC est un obstacle à l’emploi, alors que l’exonération totale de cotisations sociales à ce niveau va entrer en vigueur. C’est au moment où l’Allemagne décide d’instaurer un salaire minimum, que les procédés qui ont créé tant de pauvreté dans ce pays sont proposés pour la France : petits boulots payés en dessous du SMIC pour Pascal Lamy, SMIC intermédiaire temporaire (?) pour le patron du Medef, SMIC jeunes de façon plus générale alors que en Angleterre où cette disposition existe, le taux de chômage des jeunes y est plus élevé qu’en France.

Nous assistons là à une offensive conjointe menée depuis l’Elysée et le Medef qui vise à baisser les salaires les plus bas, qui ne permettent pourtant pas de vivre décemment comme le démontre le fait que un quart des SDF travaillent sans pouvoir se loger. Déjà, outre la poursuite du gel des salaires des fonctionnaires, celui de toutes les prestations sociales hors minimas sociaux (AAH, minimum vieillesse, RSA, ASS) jusqu’à l’automne 2015 vient d’être annoncé. Cela concerne toutes les pensions de retraites alors que les complémentaires ont déjà été gelées, plus toutes les allocations sous condition de ressources telles que celles ayant à voir avec les enfants ou bien l’APA et l’allocation logement. Ce sont donc bien ceux qui ont déjà le moins qui vont être ponctionnés.

Ces annonces ne sont qu’un avant-goût de ce que prévoit le gouvernement pour respecter le retour à un niveau de déficit arbitrairement fixé à 3 % du PIB. La suite doit être présentée au conseil des ministres du 23 avril avant d’être envoyée à Bruxelles pour approbation. La méthode du goutte à goutte avec Manuel Valls en personne pour l’administrer ne rend pas la potion moins amère. Aussi, puisque François Hollande et le PS n’ont pas su entendre le vote des municipales, il faut s’emparer du vote aux européennes pour en faire l’expression du rejet massif de l’austérité appliquée à tous les peuples d’Europe. Le 25 mai, disons non au diktat austéritaire de la troïka européenne et du gouvernement Hollande. Nous ne voulons plus de cette Europe et de ses traités libéraux qui n’ont pour seul objectif que les profits des multinationales en étranglant les peuples et en détruisant les pays.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

Avr 15

Grand Tarbes : Election du président du conseil communautaire….

Monsieur le président sortant de l’agglomération convoque le Conseil Communautaire nouvellement élu afin de procéder à l’élection du nouveau Président, à la fixation du nombre de Vice-Présidents et de membres du Bureau Communautaire et à l’élection de ces Vice-Présidents et de ces membres du Bureau Communautaire.

Cette élection n’aura pas lieu dans les locaux publics du Grand Tarbes, ni dans une des nombreuses mairies ou salles municipales d’une des communes de l’agglomération.
Cette élection aura lieu dans une salle du campus de l’entreprise multinationale Véolia.
Cette multinationale assure des délégations de service public au service de l’agglomération.
Il n’est pas acceptable qu’elle soit hôtesse de cet acte républicain.

Le Parti de Gauche entend exprimer son étonnement et sa désapprobation auprès des nouveaux élus de la République. Il informera la population sur ce glissement institutionnel qui ne pourra rester sans réponse.

Avr 10

LA MONARCHIE DE LA 5EME REPUBLIQUE A SON PAROXYSME

Pour François Hollande, la leçon à tirer des résultats des élections municipales est claire : plus de concentration de pouvoir et toujours plus de libéralisme. Terminé les congrès du PS, c’est le président qui décide du premier secrétaire. Quant aux institutions, pas question de consulter le peuple français par référendum, il y a trop de précédents dangereux. Puisque le peuple ne vote pas comme le souhaiterait l’oligarchie, il n’aura pas le droit à la parole. La plus grande remise en cause de notre organisation territoriale depuis la Révolution va donc s’effectuer par des tractations de couloirs et des petits arrangements entre potentats locaux. Terminée la démocratie de proximité. Les besoins des populations et la nécessité d’une planification écologique et démocratique pour faire face à l’énorme défi environnemental auquel nous sommes confrontés n’a pas droit de cité dans la réflexion de nos technocrates seulement obnubilés par la réduction des dépenses et la compétitivité entre régions européennes. D’ailleurs, pour contrôler de plus près les négociations européennes, Pierre Jouyet devient secrétaire général de l’Elysée alors que Manuel Valls, qui jurait dans son discours de dire la vérité, a tout simplement passé sous silence les diktats européens.

A quelques semaines d’une élection européenne qui a de fortes chances de voir le PS subir une nouvelle déroute, rien d’étonnant ! Celle subit aux municipales ne provoque pas pour autant de remise en cause de l’orientation libérale contenue dans le pacte de responsabilité : les mesures annoncées privilégient très clairement et très précisément les grandes entreprises avec 15 milliards de remise d’impôts d’ici 2020 pendant que quelques miettes sans précision sont annoncées pour les salariés. La baisse de l’impôt sur les sociétés (de 33,3 % à 28 %) ne changera rien pour les grands groupes car ils échappent depuis longtemps à ce taux grâce à toutes les politiques d’optimisation fiscale mises en place par tous les gouvernements. La solidarité, mais pas trop : rien pour les retraités, chômeurs, handicapés… qui risquent pourtant de ne pas échapper à la remise en cause de diverses prestations annoncées. Les plus pauvres seront solidaires des un peu moins pauvres pendant que les plus riches continueront à s’enrichir. La réduction des dépenses publiques va se poursuivre à commencer par une entreprise méthodique de démantèlement de la sécurité sociale par la suppression exigée par le Medef de plusieurs financements provenant de cotisations sociales : 1 % logement, contribution solidarité autonomie, partie fixe accidents du travail. Tous ceux qui espéraient des précisions sur la transition énergétique et la réduction de la part du nucléaire, devront une fois de plus se contenter de discours mais cela aura suffit pour que 10 députés sur 17 du groupe EELV justifient leur vote de confiance et que la révolte annoncée des plus de 80 députés du PS se terminent par 11 abstentions ! Il est donc plus que jamais nécessaire de ne rien lâcher et pour cela la marche du 12 avril doit être une réussite.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

Avr 09

Jouyet: Quand François Hollande fait dans le recyclage ?

Jean-Pierre Jouyet a été nommé secrétaire générale de l’Elysée. Déjà, Nicolas Sarkozy lui avait confié des postes d’envergures en le nommant secrétaire d’Etat chargé des affaires européennes puis président de l’AMF l’Autorité des Marchés Financiers.

Le recyclage des anciens sarkozystes dans la machine d’état sociale-libérale de François Hollande montre bien quel est le tour que le président de la république veut donner à sa troisième année de quinquennat qui s’ouvrira le mois prochain.
Les médias vantent une amitié qui dure mais rappelleront ils son appel à une alliance PS-UDF en 2007 ? Parleront-ils de ses liens avec les lobbys industriels et avec Monsieur De Margerie PDG de Total cousin de sa femme ? Évoqueront-ils justement cette épouse, membre de l’Association d’entreaide de la Noblesse Français, l’une des plus grande fortune de France, PDG des parfums Annick Goutal, qui organise très souvent des dîners où le gratin politique et financier est convié ?(1)

Jouyet à l’Elysée c’est une oreille de plus pour les lobbys, un serviteur de plus des intérêts privés, un pas de plus de notre président dans la mauvaise direction.

(1) Pour plus de précision voir La violence des riches, chronique d’une immense casse sociale. Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot, La découverte, Paris 2013, P91

Pour plus de précisions, lien vers le site de Gabriel AMARD :ici

Avr 07

Le PS a prévu de faire alliance avec la droite en Europe

La droite et les socialistes se préparent à faire une alliance au sommet de l’Union européenne.

Jeudi 3 avril dernier, les groupes de droite (PPE), libéraux (ALDE) et sociaux-démocrates (S&D) du Parlement européen ont adopté une déclaration commune.

Celle-ci prévoit que les trois groupes se concerteront dès les élections passées pour « soumettre conjointement » au Conseil européen une proposition de nom pour la présidence de la Commission européenne.

Imaginez la même chose en France : le PS et l’UMP s’accordant dans le dos des Français pour choisir le Premier ministre !

C’est une nouvelle preuve de l’alignement politicien du PS sur la droite européenne.

Cette Europe est définitivement irréformable. Il faut en finir pour rendre leur pleine souveraineté aux peuples.

Le 25 mai prochain, réglons nos comptes avec cette Europe et cette alliance dégoûtante.

Le Blog de Jean-Luc Mélenchon

Avr 07

Qu’est-ce qui fait marrer Sapin ? Les mots « camarade » et « traité transatlantique »

La question de notre Camarade Alexandre ( ALEJANDRO puisque matiné de ce fort accent hispanique que nous aimons tant dans nos contrées) à Monsieur Michel Sapin soit disant ancien Socialiste lors de la matinale de France inter …

A la fin de la séquence de questions des auditeurs, jeudi matin sur France Inter (la séquence est à 14’40 dans la vidéo ci-dessus), Michel Sapin a entendu la voix d’Alexandre, de Tarbes, mâtinée d’un joli accent hispanique. Ce monsieur ne ressemblait pas à Michel Sapin : il était socialiste. Mais un vrai socialiste, de « quand le parti était socialiste ».

Quand Alexandre a dit ça, Michel Sapin a souri. Mais ce n’était pas vraiment un rire jaune, plutôt un rire franc. Du style : « Ah ah, ce mec m’appelle camarade. C’est tellement loin, tout ça. »

Puis Alexandre a parlé du « grand marché transatlantique ». Michel Sapin a froncé les sourcils et ouvert la bouche, ce qui voulait dire : « Ah oui, ce truc sur lequel François a promis d’aller vite mais dont je dois pas parler. » Alexandre a demandé un référendum. Michel Sapin a rigolé. De toute évidence, il y avait entre ces deux hommes un gouffre. Puis il a répondu :

« Je comprends, bien sûr (votre inquiétude), et je salue mon camarade socialiste en le remerciant de la continuité de son engagement. »

Michel Sapin a ri, à nouveau, bien conscient qu’il en fallait, du courage, pour être toujours socialiste en 2014. Puis il a noyé le poisson sur une minute en expliquant que le référendum « n’était pas la bonne réponse démocratique à une question comme celle-ci.

Ce qu’on a cru entendre ?

“Merci, manant, vous êtes divertissant, mais il faut laisser les grandes personnes tranquilles maintenant.”

Thomas Legrand, chroniqueur politique de France Inter, a relancé : “Il y aura veto si la France n’est pas satisfaite ?” Michel Sapin n’a pas ri, cette fois. Il n’a pas répondu pour autant :

“Non non, je ne vais pas rentrer là-dedans, d’autant plus que c’est une question qu’il faut poser à Arnaud Montebourg.”

Tiens, Arnaud, attrape la patate !

Source RUE 89 Clément Guillou

 

Avr 07

Vers un front populaire écologiste

2013-10-01valls.jpgLe mauvais côté se pressent aisément. Valls c’est l’enfoncement dans la crise politique. Minoritaire dans le pays, le monarque républicain qui trône au sommet de la Cinquième République rétrécit sa majorité. Il punit les Français qui ont voté, parfois avec leurs pieds, pour une politique de gauche en leur envoyant le plus à droite des prétendants. On nous accuse de procès d’intention ? Lisez Valls ! Sa référence est Clemenceau « qui impose l’ordre dans un pays en proie à l’agitation sociale et au bord de la désagrégation ». Son inspiration est démocrate : « Al Gore est plus fondamental que Blum ou Jaurès ». Et le socialisme ? Il « ne signifie rien aujourd’hui ! C’est juste devenu un mot-prison, un mot qui empêche d’avancer. » Le premier ministre ne serait qu’un haut fonctionnaire au service du président ? Là encore nous prenons Valls au sérieux : « Je connais toutes les limites d’un poste de ministre. Je sais que pour être utile au gouvernement, il faut être très fort. Le seul intérêt d’être ministre –sauf si on est en fin de carrière, en quête d’une récompense honorifique pour l’ensemble de son œuvre-, c’est de pouvoir peser globalement, avoir son mot à dire sur l’ensemble de la politique gouvernementale, pas simplement sur son secteur. Il faut être une puissance en soi ». Voilà qui promet de nouveaux désastres électoraux pour le pouvoir : fin mai aux européennes et l’an prochain aux régionales et cantonales. Que fera alors Hollande ? Un autre remaniement dans la panique ?

Et le bon côté ? Dans le désastre, il faut chercher ce qui résiste. Cette majorité rétrécie annonce une opposition de gauche élargie. Valls le sait et a donc tout tenté pour retenir EELV. Incapable de les amadouer, il s’efforce déjà de frapper ces alliés libérés de leur muselière. Valls ressort le couplet que nous avons tant subi : « dans un moment difficile pour le pays, alors que la crise est là depuis des années, assumer ses responsabilités au gouvernement, c’est important ». Citons aussi ce sondage où l’on demande à un maigre sous-échantillon (taille inconnue !) de sympathisants écologistes si « le fait que le gouvernement ne compte plus de ministres Verts » est positif avant d’interpréter les réponses négatives comme un désaveu de la non-participation ! Quoi qu’il en soit les écologistes ne vont pas faire demi-tour. Il leur faut donc expliquer leur choix à leur électorat, développer leurs arguments contre le pacte de responsabilité, décrypter les enfumages du discours d’investiture de Valls, bref faire, avec leur style propre, un travail d’opposition de gauche !
Ainsi, loin de reculer, le conseil national d’EELV a voté à une large majorité que le parti s’abstiendrait lors du vote de confiance. C’est exactement la position qui était celle des parlementaires communistes lors de l’investiture du gouvernement Ayrault… Si les députés PS mécontents restent dans le rang comme ils l’ont fait jusqu’à présent, Valls sera investi. En apparence tout ira bien. En réalité tout ira mal tant ce pouvoir d’apparence reposera sur des fondations pourries. On nous joue la bande-annonce préélectorale du bras de fer avec Bruxelles et du choc avec la droite. Mais qui peut croire qu’un pouvoir aussi isolé peut remporter ces confrontations ? On ne résiste pas à l’austérité en se coupant du peuple. La résistance sera notre tâche. Cela commencera ce 12 avril dans la marche de ceux qui veulent protéger la France du coup de force austéritaire. Une étape vers le front populaire écologiste dont le pays a besoin pour remplacer cette majorité solférinienne à la ramasse.

Lundi 7 Avril 2014  François Delapierre, Secrétaire national du Parti de Gauche

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