EAU : Déclaration du Front de Gauche 65

Hautes-Pyrénées : Une richesse naturelle qui crée des conflits

L’eau tant désirée pour de bonnes et moins bonnes raisons est avant tout un bien commun vital et non marchand.

Pourtant notre département est agité par des demandes de création de retenues d’eau réservées à l’irrigation et par le dévoilement d’un vieux projet, le maillage, ou connexion des réseaux d’eau potable afin d’améliorer la qualité de l’eau dans le nord du département grâce à des eaux plus pures venues du sud et, bien sûr, l’insatiable besoin d’eau des canons à neige.

Ces projets sont, de fait, inconciliables entre eux,  et mettent en opposition des activités économiques et socio -professionnelles. Ils créent aussi des différents, même entre élus de sensibilités proches. La presse a, à plusieurs reprises, rendu compte de cet état de faits.

Le programme du Front de Gauche, « L’Humain d’abord », met en avant le retour en régie pour la gestion de l’eau potable et de l’assainissement. Il préconise également de démocratiser la gestion de l’eau en permettant aux citoyens usagers d’intégrer les instances publiques.

Quelles conséquences sur  la gestion de l’eau auraient ces dispositions si elles étaient appliquées ? Bénéfiques, sans aucun doute…

Aujourd’hui la « ressource » est de la compétence de l’Institution Adour (Etablissement Public territorial de Bassin), composé en majorité d’élus ruraux, voire d’élus maïsiculteurs en activité. L’Institution Adour se préoccupe essentiellement de satisfaire les irrigants qui, bien que plus grands consommateurs d’eau ne contribuent que faiblement au financement des Agences de l’Eau. L’intérêt général voudrait que l’argent public ne soit pas monopolisé aux fins de satisfaire une seule minorité professionnelle et qu’on l’investisse au prorata des redevances payées par les usagers domestiques qui sont les premiers contributeurs.

L’Eau potable, elle aussi, a besoin de démocratie et donc de gestion en régie publique, unique solution pour abaisser les coûts. Entre la gestion en régie et la délégation de service public, l’écart de prix pour le consommateur serait de 20 à 27% en sa faveur. D’autre part, la nécessité de gérer les volumes au plus juste fait qu’une régie qui entretient mieux son réseau de distribution diminue les fuites qui sont toujours à la charge de l’usager, ce qui entraîne des économies.

C’est dans cette optique que le Front de gauche s’oppose à la création de nouvelles retenues dans les Hautes-Pyrénées, qu’il s’agisse de l’Ousse ou de la Géline, ainsi qu’à la création du SMEP (Syndicat Mixte d’Etude et de programmation) qui a pour objet, selon ses créateurs, la sécurisation de la ressource en eau potable sur l’axe Médous /Secteur nord-ouest du 65. En réalité, il s’agit de diviser la pollution par deux en mélangeant l’eau pure de Médous à celle d’autres réseaux pollués par les nitrates et autres intrants agricoles. Ainsi évite-ton d’exiger des maïsiculteurs qu’ils changent de pratiques et en adoptent de plus respectueuses de l’environnement, tout en présentant des analyses d’eau conformes. Mais pour combien de temps ? Car si on ne met pas un frein à ces pratiques, l’eau redeviendra, à terme, impropre à la consommation humaine.

Ces remarques valent pour l’aspect qualité de l’eau potable. Mais si on se penche sur l’aspect financier, on s’aperçoit qu’il s’agit de créer un syndicat de gestion privée regroupant près de 70000 usagers ! Quelle aubaine pour le major de l’eau qui en héritera !

Le Front de gauche ne peut donc accepter de telles méthodes. L’opacité de la gestion de l’eau, son abandon à des sociétés privées, ainsi qu’à des minorités socio – professionnelles, ne sont pas tolérables car elles se font au détriment de la majorité d’usagers d’eau potable qui contribuent à 80% au financement de l’Agence de l’eau Adour-Garonne et ne consomment que 10% de la ressource.

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