Les fanfaronnades de Manuels Valls et Michel Sapin, sur leurs capacités à obtenir de Bruxelles et Berlin des délais supplémentaires pour faire baisser le déficit de la France , n’auront pas durer plus longtemps que celles de Hollande lorsqu’il s’agissait de renégocier le TSCG. Mais suite aux diverses promesses contenues dans le discours du premier ministre devant le parlement, ce sont maintenant bien plus de 50 milliards de baisses de dépenses publiques que le gouvernement va devoir trouver. Les vieilles recettes font donc leur réapparition : Hollande reçoit 3 économistes venus lui expliquer en quoi le niveau du SMIC est un obstacle à l’emploi, alors que l’exonération totale de cotisations sociales à ce niveau va entrer en vigueur. C’est au moment où l’Allemagne décide d’instaurer un salaire minimum, que les procédés qui ont créé tant de pauvreté dans ce pays sont proposés pour la France : petits boulots payés en dessous du SMIC pour Pascal Lamy, SMIC intermédiaire temporaire (?) pour le patron du Medef, SMIC jeunes de façon plus générale alors que en Angleterre où cette disposition existe, le taux de chômage des jeunes y est plus élevé qu’en France.
Nous assistons là à une offensive conjointe menée depuis l’Elysée et le Medef qui vise à baisser les salaires les plus bas, qui ne permettent pourtant pas de vivre décemment comme le démontre le fait que un quart des SDF travaillent sans pouvoir se loger. Déjà, outre la poursuite du gel des salaires des fonctionnaires, celui de toutes les prestations sociales hors minimas sociaux (AAH, minimum vieillesse, RSA, ASS) jusqu’à l’automne 2015 vient d’être annoncé. Cela concerne toutes les pensions de retraites alors que les complémentaires ont déjà été gelées, plus toutes les allocations sous condition de ressources telles que celles ayant à voir avec les enfants ou bien l’APA et l’allocation logement. Ce sont donc bien ceux qui ont déjà le moins qui vont être ponctionnés.
Ces annonces ne sont qu’un avant-goût de ce que prévoit le gouvernement pour respecter le retour à un niveau de déficit arbitrairement fixé à 3 % du PIB. La suite doit être présentée au conseil des ministres du 23 avril avant d’être envoyée à Bruxelles pour approbation. La méthode du goutte à goutte avec Manuel Valls en personne pour l’administrer ne rend pas la potion moins amère. Aussi, puisque François Hollande et le PS n’ont pas su entendre le vote des municipales, il faut s’emparer du vote aux européennes pour en faire l’expression du rejet massif de l’austérité appliquée à tous les peuples d’Europe. Le 25 mai, disons non au diktat austéritaire de la troïka européenne et du gouvernement Hollande. Nous ne voulons plus de cette Europe et de ses traités libéraux qui n’ont pour seul objectif que les profits des multinationales en étranglant les peuples et en détruisant les pays.
Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche