Mar 16

Chavez brûle encore

 Plus d’une semaine après sa mort, les cendres d’Hugo Chavez sont encore assez chaudes pour que les belles personnes continuent à cracher dessus.

Cela ne leur suffit pas de l’avoir si souvent calomnié de son vivant. Il leur faut piétiner sa dépouille, comme pour empêcher la créature démoniaque de revenir à la vie. Rien n’aura calmé leur haine ni leur peur.
Ni sa mort qui n’en fait plus un protagoniste des luttes politiques au Venezuela et lui interdit de se présenter à la prochaine présidentielle. Ni leur ignorance crasse, si manifeste dans le flot de contre-vérités délivré par les nécrologies officielles des médias dominants.

Leurs diatribes ne nous apprennent rien sur Chavez. Mais elles nous en disent tellement sur les antichavistes ! Chaque vision du monde désigne des ennemis. Après le décès de Stéphane Hessel, on nous demandait souvent : et vous, qu’est-ce qui vous indigne ? Certains d’entre nous répondaient la misère, d’autres l’arrogance de l’oligarchie. Cela nous décrivait assez bien. Eux répondent une semaine plus tard : Chavez. Cela les décrit parfaitement.

Ecoutons par exemple ce qu’en dit Parisot. Certains de ses reproches peuvent être écartés. Ils sont là pour compléter le décor. Cet « homme était un dictateur » assène-t-elle. Cette accusation commença lorsque Chavez fut accusé de vouloir devenir président à vie pour avoir proposé de supprimer la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels dans la Constitution. Un mensonge répété en boucle. Mais je ne peux croire que cela indigne Parisot qui est en train de faire changer les statuts du MEDEF pour pouvoir briguer un troisième mandat. « Ce pays importe tout, il ne fabrique rien » déclare-t-elle aussi contre le Venezuela bolivarien. Il n’y pas là non plus matière à indignation pour une dévote du libre-échange qui ne s’émeut guère de la dépendance croissante de la France aux industries étrangères. Qu’elle se rassure, le Venezuela produit au moins des sondages, en grande quantité puisque le pays a voté 16 fois sous le « dictateur » Chavez. Certes leur utilité productive est nulle. Cela n’a pas empêché le MEDEF de placer à sa tête une représentante de ce secteur, la patronne de l’IFOP, Laurence Parisot. En revanche, nous touchons du doigt sa haine et sa peur, presque palpables, lorsque, parlant de Chavez au présent, Parisot s’exclame : il « incarne le populisme dans toute son horreur ».

Le peuple, voilà l’horreur ! Voilà l’objet de l’indignation sans cesse renouvelée des puissants. Le peuple est le trait d’union répulsif des belles personnes. Commissaires européens, journalistes, sondeurs, experts de la caste, tous ont en commun le mépris de ce peuple qu’ils se font profession de rééduquer, de manipuler, d’anesthésier, de contourner. Populiste est logiquement leur suprême injure. Ils ont dansé après la chute du Mur de Berlin. Mais la fin de l’histoire n’a pas eu lieu. Les voilà qui regrettent presque les froides bureaucraties qui gouvernaient sans le peuple puis contre lui. Les repentis qui abondent dans leurs rangs renouent sans même s’en rendre compte avec leurs idoles staliniennes. Elles au moins réalisaient l’industrialisation du pays, ne parlaient pas la langue drue d’un Chavez et surtout n’incarnaient rien d’autre qu’un appareil dominant la société.

Chavez les horrifie car il est une image de ce surgissement populaire dans un monde où tout a été conçu pour le tenir à l’écart. Il incarne la hantise des oligarques : ce feu populaire qui jamais complètement ne s’éteint.

François Delapierre

Mar 10

Le vide-grenier austéritaire

Vide-grenier On pourrait se croire dans une sorte de concours Lépine de l’austérité. Sauf que ce dernier récompense l’inventivité et non les vieilles recettes.
C’est plutôt un vide-grenier austéritaire. Les solutions éculées remisées au plus profond des soupentes sont de retour sur les trottoirs.

Emmanuelli nous propose… l’inoxydable allongement de la durée de cotisation ! Le dernier qui nous l’a refourguée, il y a deux ans seulement, promettait déjà qu’elle comblerait les déficits. Je ne me souvenais pas qu’à l’époque, Emmanuelli en ait voulu.

Le rapporteur général PS de la commission des finances, Eckert a, lui, ressorti la hausse de la TVA. Il s’était vanté de retirer cette épave de la circulation à l’été dernier, avant d’en voter une première tranche il n’y a même pas trois mois. Puisque les pires ruines sont les bienvenues, tout le gouvernement s’y met.

Batho se souvient qu’elle a en rayon la hausse du diesel, Peillon calcule ce que pourrait rapporter la réforme des rythmes scolaires et Touraine celle de l’hôpital.

Tout est à vendre, pour pas cher. Demain ça ira mieux, on pourra tout racheter ! Des professionnels se sont invités dans la fête : les technocrates du ministère des finances ressortent les chargements de mesures d’économie dont ils font industrie et le MEDEF inonde la rue de productions frelatées mais lucratives, flexibilité, baisse du « coût du travail », accords compétitivité emploi…

Quand Ayrault, placier invisible et mutique, aura fini de relever les compteurs, le pays aura adopté sans même s’en rendre compte un nouveau plan d’austérité. Un de plus ! Au moins les gouvernements grecs, désireux de se faire bien voir de la Troïka et des agences de notation, tiennent la comptabilité de leurs plans successifs. En France, c’est la rigueur au fil de l’eau. Le mot austérité est interdit. La politique choisie se cache. La potion amère est répandue dans tous les plats en pensant qu’elle sera plus facile à avaler. Peut-être serait-ce le cas si ce n’était qu’un moment à passer. Mais l’austérité appelle toujours plus d’austérité. Qu’on me cite un seul contre-exemple ! L’engrenage austéritaire ne tourne que dans un sens : la fuite en avant. La seule manière de l’arrêter, c’est de le gripper puis de le faire voler en éclats. C’est comme cela que ça finira.

N’est-ce pas la leçon des élections en Italie ? Les partisans de l’Europe austéritaire étaient si convaincus de la victoire de leur candidat Mario Monti, ancien de Goldman Sachs, ex commissaire européen, bombardé sénateur à vie puis premier ministre sans qu’il y ait eu besoin d’élection. « Cet homme va-t-il sauver l’Europe ? » se demandait en Une le Time. Il affrontait une classe politique décrédibilisée. Les partis dominants étaient d’autant moins armés pour le contrer qu’ils avaient soutenu sa politique au Parlement. Las, Monti a été pulvérisé. Et tous les autres sont au tapis ! Le satiriste Bepe Grillo, ce candidat qui a refusé l’accès aux médias, au financement public, et a exclu tout soutien à un autre gouvernement que le sien, culmine à 25% sans même avoir un parti. Bepe Grillo était le candidat du « qu’ils s’en aillent tous ». Faute de l’incarner, l’autre gauche a été elle aussi tragiquement laminée. La vague balaye tout ce qui n’est pas un point d’appui pour elle. Demain elle dégagera tous ceux qui se sont associés aux politiques austéritaires, quels qu’aient été leurs remords ou hésitations. Une fois les étals rangés, ne reste plus que la bannière qui barre la rue : tout doit disparaître.

Lundi 4 Mars 2013  François Delapierre

Mar 07

Mobilisation contre l’accord Made in Medef

Les manifestations du 5 mars à l’appel des syndicats CGT, FO, Solidaires et FSU, soutenus par le Front de gauche, ont lancé la mobilisation contre l’accord Made in Medef. Elles ont permis qu’enfin cet accord commence à être connu de l’opinion publique. Mais cela concerne encore peu le contenu. Pour que la population commence à comprendre tous les méfaits de cet accord il faut insister sur les points principaux :

–        licenciements facilités avec quasi disparition du contrôle du juge. Depuis des années le Medef exigeait de licencier très vite et sans que les juges viennent s’en mêler. Ce sera chose faite si cette loi est votée ;

–        licenciements dorénavant possibles à la tête du client sous prétexte de privilégier les compétences. Au même moment ce gouvernement nous explique qu’il faut encore repousser l’âge de départ en retraite. Bilan : encore plus de salaries âgés qui vont se retrouver dans la pauvreté ;

–        baisse de salaires, hausse du temps de travail et mobilité forcée loin de chez soi pourront être imposés au nom de la compétitivité par période de 2 ans, que rien n’empêche de renouveler.

Il faut donc multiplier les explications et les actions pour faire grandir la mobilisation contre la transposition de cet accord. Interpellez vos députés du PS et d’EELV ! Le texte vient en discussion le 2 avril à l’assemblée puis le 17 avril au sénat. Le gouvernement s’apprête à le faire adopter avec le soutien de la droite.

Il n y a pas un moment à perdre pour mobiliser car en plus, derrière ce texte, il y a la volonté d’écrire dans la constitution la primauté de l’accord sur la loi. Et le gouvernement annonce déjà des régressions sur les retraites. Mobilisation générale donc contre les attaques contre les droits des travailleurs !

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

Mar 07

Nucléaire : En sortir vite, le décider maintenant !

La Gauche Anticapitaliste, la FASE, les Alternatifs, le PCOF, Convergences et Alternatives et le Parti de Gauche sont parties prenantes de l’organisation de la grande Chaîne Humaine contre le nucléaire organisée Samedi 9 mars 2013 à Paris. Ils seront notamment présents sur le tronçon de la Chaîne à la Défense en face du siège d’EDF et d’Aréva pour dénoncer la politique catastrophique de poursuite du programme électronucléaire français.

La catastrophe nucléaire de Fukushima, survenue dans un pays ultra-développé et de haute technicité, met à mal de façon définitive et indiscutable le mythe de la sûreté et de la sécurité nucléaires. Cet aveuglement est aussi celui du gouvernement français, qui refuse d’affronter le lobby nucléaire, y compris à l’aide de la présence de l’armée française en Afrique lorsque cela s’avère nécessaire.

C’est maintenant qu’il faut décider et planifier un plan de sortie du nucléaire, basé sur la sobriété et les économies d’énergie ainsi que sur le développement des énergies renouvelables. La puissance publique doit re- prendre la main sur notre avenir énergétique, et développer un véritable service public de l’énergie, avec l’appui de coopératives de production locale.

La sortie du nucléaire ne peut pas se réaliser contre les travailleur-se-s du nucléaire. Inquiets pour leur avenir, ils craignent souvent les conséquences d’une sortie du nucléaire. Nous affirmons que notre plan de transition écologique créera des milliers d’emplois et mettra fin à la précarité des salariés, y compris en réintégrant les sous-traitants du secteur dans le service public.

Tous ensemble, salariés et usagers, décidons de notre avenir !

Mar 07

Vive l’agriculture paysanne !

Front de gaucheLe récent scandale du cheval vendu pour du boeuf a révélé l’absurde circuit en Europe d’une viande devenue uniquement objet de spéculation. C’est le moment de nous adresser au monde agricole pour saluer les producteurs du département, soucieux de donner le meilleur de leur élevage, et d’informer les consommateurs de ce que doit être
une viande de qualité.
Le maire UMP de Tarbes a laissé la gouvernance de l’abattoir à
Arcadie dont Lur Berri, le principal actionnaire, possède aussi
Spanghero. Cela signifie que l’abattoir de Tarbes est soumis à la même
recherche d’une rentabilité financière maximum. Nous avons dit que
c’était une erreur. Aujourd’hui l’abattoir est menacé, l’éloignement
géographique des zones d’élevage intensif n’apporte pas l’activité ni le
tonnage escomptés, et Arcadie a menti quant à la volonté de
spécialiser Tarbes dans la filière porcine, l’entreprise gérant dans les
Landes une unité de capacité dix fois supérieure dans cette filière.
IL faut changer la donne et revenir comme à Bagnères de Bigorre à un
format d’abattoir multi-espèces de proximité sous le contrôle
municipal et public, seule solution pour répondre à l’intérêt général ,
celui des éleveurs, des employés , des bouchers, et des
consommateurs. Le projet peut être viable et garantir un circuit court
pour les bêtes et les filières locales. L’abattoir de Tarbes peut
répondre avec celui de Bagnères, aux besoins de tous les éleveurs des
Hautes-Pyrénées comme d’une partie du Gers, protéger l’activité
depuis les cultures destinées à l’alimentation des élevages jusqu’aux
filières de commercialisation.
C’est l’intérêt du consommateur car avec des conditions d’abattage
dignes assurant un minimum de stress aux animaux, le produit bénéficie
d’un mûrissement naturel en chambre froide, nécessaire à sa qualité
gustative. Tarbes doit enfin défendre sa qualification « porc noir de
Bigorre » et pérenniser cet emblème de notre gastronomie.
Nous rappelons en revanche qu’il est regrettable de voir dans le Nord
du département, l’emprise de la monoculture intensive du maïs qui ne
nous permet pas de satisfaire nos besoins en fruits et légumes et rend
notre département tributaire pour plus de 70% d’importations par
camions. Nous dénonçons une fois encore les conséquences graves et
irrémédiables de la maïsiculture actuelle sur les milieux aquatiques.
Entre Tarbes et le Gers, plusieurs captages d’eau potable ont dû être
abandonnés en raison des teneurs en nitrates et pesticides. Le Front
de Gauche réaffirme que l’eau est un bien commun vital, qu’elle n’est
pas un produit marchand et que toutes les pratiques agricoles doivent
être respectueuses de l’eau comme de la terre. C’est pourquoi nous
soutenons toujours le développement d’une agriculture paysanne
vivrière, assurant des emplois et une alimentation diversifiée et de
qualité.
L’argent et le système bancaire ne contribuent pas à la vie tandis
que le respect de la biodiversité pérennise la richesse de nos terroirs.
Pour un futur durable de notre planète mieux valent dix exploitations
agricoles de 20 hectares qu’une exploitation agroindustrielle de 200 h !
Oui à la transition écologique dans lemonde agricole!

Mar 03

Non au gouvernement Parisot !

Le 5 mars nous serons dans la rue pour empêcher le MEDEF de faire la loi. Tout renforce cette ardente nécessité. Les droits des salariés, bien sûr. Si le travail était soumis au libre jeu des rapports de force sur le marché, ceux-ci passeraient à la moulinette. Avec la lutte ouvrière, la loi est la seule limite à l’exploitation. Dès l’origine, le mouvement ouvrier veut restreindre par la loi le pouvoir de propriété capitaliste. Quelle rude bataille ! La journée de 8 heures, réclamée dès 1817, est inscrite dans la loi française 102 ans plus tard. Revoilà Zola ! ricanent déjà les néolibéraux piliers de comptoirs médiatiques. Mais les mêmes soulignent l’âpreté de la concurrence mondiale. Celle-ci pousse à raboter tout ce qui entrave le profit du capital. Il faut donc protéger les travailleurs. Avec plus de 90% de salariés dans la population active, jamais la vie d’autant de nos concitoyens n’en a dépendu. Oui, la vie ! Faut-il rappeler combien de suicides la mobilité forcée que l’accord made in MEDEF veut généraliser à tous les salariés du privé a causés à France Télécom ?

L’enjeu est aussi économique. La réponse du patronat à la crise actuelle est connue : licenciements, intensification du travail, gel voire baisse des salaires. Il ne s’agit pas de préférence morale mais de la voie à laquelle conduisent les injonctions des actionnaires et le dumping social du libre-échange. Or l’addition des comportements individuels des chefs d’entreprise conduit à une catastrophe collective : la précarité et la baisse des salaires nourrissent récession, chômage de masse et crise environnementale. Il faut donner au contraire du pouvoir aux salariés pour faire bifurquer notre modèle de production vers une économie respectueuse des besoins humains, au premier rang desquels l’écosystème. Il faut des droits effectifs (sécurisation de l’emploi, information en amont et avis conforme sur les décisions stratégiques des entreprises…) pour enrayer la domination des actionnaires, définanciariser les entreprises afin d’en finir avec le court-termisme et les exigences de rentabilité exorbitantes, combattre les fraudes et défendre la sécurité sanitaire. Parce qu’il s’agit d’une question d’intérêt général, le droit du travail doit bien relever de la loi.

Le bras de fer engagé est pluriséculaire. Déjà Jaurès définissait le socialisme comme l’achèvement d’une Révolution qui « a fait du Français un roi dans la cité et l’a laissé serf dans l’entreprise ». C’est une lutte pour le pouvoir. Donc une lutte politique. La manière insultante dont le patron de Titan s’adresse à un ministre de la République, l’appui donné par l’agence de notation S&P à l’accord made in Medef (personne ne lui a reproché d’empiéter sur la démocratie sociale !), le grossier acharnement de Parisot à ce que le Parlement abdique sa souveraineté ne sont pas anecdotiques. Quand le candidat Hollande avait publié une tribune réclamant que le résultat de la négociation sociale s’impose au législateur, Madelin l’avait salué en notant que : « la refondation sociale ouvre le chantier d’une refondation juridique plus vaste qui touche à la nature du pouvoir et au rôle de la loi. » Il voyait juste. Cet accord n’est pas seulement antisocial, il est aussi antirépublicain. C’est une pièce du coup d’état financier avec lequel le grand patronat veut étendre son empire. Si l’accord made in MEDEF devenait la loi, il faudrait paraphraser le Hollande du Bourget : Parisot ne présentera jamais sa candidature, elle ne sera donc pas élue, et pourtant elle gouverne.

Lundi 25 Février 2013  François Delapierre

Mar 01

Réunion du comité départemental du PARTI DE GAUCHE 65

Rendez vous  le  lundi 3 mars 2014 salle de réunion de SOUES (près du lac) à 18 heures pour la prochaine réunion du comité départemental du PARTI DE GAUCHE 65.

Mar 01

André Chassaigne désorienté par la loi d’orientation scolaire

Le Parti de Gauche se dissocie de l’annonce solitaire d’André Chassaigne favorable à la prochaine loi d’orientation scolaire en débat à l’assemblée nationale le 11 mars prochain : « On ne s’y opposera pas. Notre vote favorable ou d’abstention sera fonction des débats, des amendements, des avancées qu’on pourra avoir sur ce texte ». André Chassaigne va même jusqu’à présenter cette loi comme « volontariste » alors qu’elle est celle de tous les renoncements.

Le travail de fond entrepris depuis 18 mois au sein du Front de Gauche de l’éducation qui regroupe des représentants de toutes les organisations du Front de Gauche, mais aussi de nombreux syndicalistes, des représentants de parents d’élèves, des chercheurs en sciences de l’éducation, de sociologues, des militants pédagogiques… s’est au contraire traduit par une prise de position ferme en affirmant qu’ «il est temps de promouvoir un tout autre projet de loi ».
Cette volonté de proposer une loi d’orientation qui rompe avec les présupposés libéraux d’égalité des chances et de socle commun de la loi Peillon a été mise en lumière le 30 janvier dernier lors d’une soirée débat organisée par le Front de Gauche de l’éducation. Pierre Laurent, qui en assurait la conclusion, invitait alors à lancer des assises décentralisées de l’éducation pour faire émerger une toute autre loi.

En plein débat sur les rythmes scolaires, l’annonce intempestive et à contre-courant d’André Chassaigne ne représente donc en rien la position du Front de Gauche face à cette loi d’orientation scolaire.

Le Parti de Gauche en appelle à un travail à la fois plus collectif de la part des parlementaires qui se réclament du Front de Gauche mais aussi plus respectueux des travaux des militants des fronts de gauche thématiques. La pratique archaïque de l’élu qui sait tout mieux que les groupes de citoyens engagés qui ont travaillé sérieusement en amont avec le Front de Gauche ne saurait devenir la règle. Rappelons que face à de telles pratiques, sans les amendements que Marie Georges Buffet a dû déposer à titre personnel, le Front de Gauche aurait totalement renoncé à ses engagements sur le mariage pour tous, la PMA, et autres positions pourtant définies en commun par le programme « l’humain d’abord ».

Le Parti de Gauche déplore l’illusion que charrient les récentes prises de position personnelles de quelques dirigeants communistes qui pensent régler le terrible problème du naufrage de la politique du gouvernement Ayrault par des bonnes manières avec le PS. Cessons de donner au PS le moyen d’opposer ceux qui respectent les positions communes et le devoir de lutte avec ceux qui sollicitent leurs compliments. N’est-ce pas assez que le secrétaire national du PS Carvounas, celui-là même qui a comparé le PCF au Front National, félicite Olivier Dartigolles dans le débat sur la loi d’amnistie pour l’opposer aux mises en garde que Jean-Luc Mélenchon adresse à ceux qui refuseraient de voter cette loi ?

La cohérence et la cohésion du Front de gauche dépend de sa ligne d’action clairement indépendante des sociaux libéraux. Toute tentative pour s’accommoder de leurs abandons est une faute !

  François Cocq, secrétaire national à l’éducation du Parti de Gauche
Jeudi 28 Février 2013

Mar 01

TIRONS LES LEÇONS DE L’ITALIE : IL FAUT OSER.

Les résultats des élections en Italie sont pleins d’enseignements. Il ne suffit pas d’avoir un candidat intègre et un programme à la hauteur des enjeux de la crise actuelle pour entraîner les masses derrière soi. Certes, les médias en Italie, comme dans la quasi totalité des pays, sont organisés pour exclure ceux qui portent un programme de rupture avec le système. Antonio Ingrioa, leader du rassemblement Révolution civique, a donc été particulièrement boycotté par les télés et stigmatisé par des adjectifs divers. C’est ce que subissent tous les dirigeants politiques qui remettent en cause les pouvoirs en place. Nous le vivons au quotidien en France avec les insultes régulières à l’encontre de Jean-Luc Mélenchon. Mais les peuples ne supportent plus les potions d’austérité qui leur sont imposées par l’oligarchie de chaque pays relayée par des pouvoirs politiques serviles. Ils n’aspirent plus qu’à une chose : qu’ils s’en aillent tous ! Et selon le pays, ils saisissent l’offre politique du moment qui leur semble être la plus à même de réaliser cette exigence de changement. C’est donc là où il y a danger. Si ce ne sont pas des forces de gauche qui portent fort cet engagement de rupture, alors la porte est ouverte à toutes les aventures : extrême-droite dans certains pays ou homme politique populiste au mauvais sens du terme comme Bepe Grillo en Italie. Voilà pourquoi dans un tel moment politique, le temps n’est pas à la délicatesse. Quand la crise économique est là, que les injustices sociales explosent, que les riches continuent à s’en mettre plein les poches pendant que les immenses majorités ne savent comment boucler leur fin de mois ou si elles auront encore du travail demain, quand les institutions apparaissent comme seulement au service des puissants, il n’est plus l’heure de se lamenter et d’ergoter en espérant retarder le moment fatidique. Il faut oser, être à l’offensive, ne rien laisser passer. Donc pas question de baisser d’un ton. Les menaces répétées des dirigeants du PS et les déclarations d’allégeance à leur égard de certains communistes ne nous feront pas taire car notre responsabilité est grande vis-à-vis de toutes celles et ceux qui subissent la politique mise en œuvre par ce gouvernement social-libéral. Nous ne lâchons rien. Nous avons arraché la loi d’amnistie, maintenant continuons en mobilisant contre la transposition de l’accord made in Medef. Tous dans la rue le 5 mars.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

Mar 01

Modification des rythmes scolaires : Communiqué du Front de Gauche Haut Adour

Le maire de Bagnères a annoncé à la communauté éducative de Bagnères son intention d’engager l’ensemble des écoles de la CCHB dans  la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Cette décision sera entérinée si la majorité des maires du territoire de la communauté le vote le 4 mars.

Comme la loi l’y autorise, cette décision a été prise sur Bagnères sans consultation des conseils d’école concernés, ni même sondage auprès des familles.

De nombreuses villes de France ont demandé le report de cette réforme en 2014 (dont Tarbes). Pourquoi ? Parce que sa mise en place dans un délai aussi court relève du bricolage. Ce nouvel aménagement sur le Haut Adour, va concerner 22 écoles réparties sur 13 communes, soient plus de 1 000 enfants de maternelle et élémentaire. Le ministre propose de raccourcir la journée de 45 minutes : c’est pendant cette période que devront se mettre en place sur l’ensemble de la CCHB, des activités périscolaires « visant à favoriser l’égal accès de tous aux pratiques culturelles, artistiques et sportives » encadrées par des animateurs « qualifiés dans la mesure du possible ». Pour assurer l’encadrement de 1 000 élèves, il ne faudra pas moins de 60 personnes.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans le choix du maire : la subvention de 90€ par enfant accordée aux communes s’engageant pour septembre 2013, qui sera d’emblée insuffisante pour assurer le fonctionnement d’une année mais qui, de plus, ne sera pas pérennisée sur les années suivantes.  Quand dans le même temps, les maires apprennent que les collectivités locales verront une baisse des dotations de l’état de 4,5 milliards d’euros d’ici 2015, la question du financement de ce dispositif va très rapidement se poser : augmentation des impôts locaux ou participation financière des parents ? Il est inconcevable que le Ministère de l’Education Nationale fasse financer sa réforme par des collectivités territoriales déjà exsangues. Or, cette réforme doit se mouler dans le carcan de la rigueur dans lequel Mrs Sarkozy et Hollande ont enfermé le pays, donc doit se faire sans financement à hauteur des enjeux !

Alors que Nicolas Sarkozy a saigné l’Ecole de la République comme jamais, qu’il a modifié en profondeur ses missions, le Gouvernement se contente, sous le terme éloquent de « Refondation de l’école », d’une réformette  rédigée dans la précipitation et dans un semblant de concertation qui n’améliorera pas l’existant ni pour les élèves, ni pour les personnels, ni pour les communes. Qui peut croire que 45 minutes de classe en moins par jour vont permettre à l’école d’endiguer l’échec scolaire ? Le Ministère ne répond nullement aux revendications des enseignants : rétablissement des 80 000 postes supprimés, de la formation initiale et continue, retour des RASED (aide spécialisée dans le cadre scolaire), refondation des programmes intenables… Le projet présenté par le Gouvernement est bien loin de répondre à son ambition de départ, c’est la raison pour laquelle il a été massivement rejeté par le Conseil Supérieur de l’Education

C’est pourquoi le Front de Gauche demande au Ministère de remettre sa copie à plat et d’engager un vrai dialogue avec l’ensemble de la communauté éducative. L’école mérite que s’engage dans la société toute entière un réel débat sur ses missions et ses finalités, mais surtout sur ses besoins en financement.

Le Front de Gauche du Haut Adour demande également aux élus de l’intercommunalité de ne pas s’engager précipitamment dans la réforme en septembre 2013 et de prendre le temps de la réflexion avec l’ensemble des acteurs concernés. Attendre 2014, est une mesure de sagesse et de bonne gestion des fonds publics dans la mesure où le bénéfice pour les élèves est loin d’être certain.

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