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Mar 01

Modification des rythmes scolaires : Communiqué du Front de Gauche Haut Adour

Le maire de Bagnères a annoncé à la communauté éducative de Bagnères son intention d’engager l’ensemble des écoles de la CCHB dans  la réforme des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Cette décision sera entérinée si la majorité des maires du territoire de la communauté le vote le 4 mars.

Comme la loi l’y autorise, cette décision a été prise sur Bagnères sans consultation des conseils d’école concernés, ni même sondage auprès des familles.

De nombreuses villes de France ont demandé le report de cette réforme en 2014 (dont Tarbes). Pourquoi ? Parce que sa mise en place dans un délai aussi court relève du bricolage. Ce nouvel aménagement sur le Haut Adour, va concerner 22 écoles réparties sur 13 communes, soient plus de 1 000 enfants de maternelle et élémentaire. Le ministre propose de raccourcir la journée de 45 minutes : c’est pendant cette période que devront se mettre en place sur l’ensemble de la CCHB, des activités périscolaires « visant à favoriser l’égal accès de tous aux pratiques culturelles, artistiques et sportives » encadrées par des animateurs « qualifiés dans la mesure du possible ». Pour assurer l’encadrement de 1 000 élèves, il ne faudra pas moins de 60 personnes.

Qu’est-ce qui a été déterminant dans le choix du maire : la subvention de 90€ par enfant accordée aux communes s’engageant pour septembre 2013, qui sera d’emblée insuffisante pour assurer le fonctionnement d’une année mais qui, de plus, ne sera pas pérennisée sur les années suivantes.  Quand dans le même temps, les maires apprennent que les collectivités locales verront une baisse des dotations de l’état de 4,5 milliards d’euros d’ici 2015, la question du financement de ce dispositif va très rapidement se poser : augmentation des impôts locaux ou participation financière des parents ? Il est inconcevable que le Ministère de l’Education Nationale fasse financer sa réforme par des collectivités territoriales déjà exsangues. Or, cette réforme doit se mouler dans le carcan de la rigueur dans lequel Mrs Sarkozy et Hollande ont enfermé le pays, donc doit se faire sans financement à hauteur des enjeux !

Alors que Nicolas Sarkozy a saigné l’Ecole de la République comme jamais, qu’il a modifié en profondeur ses missions, le Gouvernement se contente, sous le terme éloquent de « Refondation de l’école », d’une réformette  rédigée dans la précipitation et dans un semblant de concertation qui n’améliorera pas l’existant ni pour les élèves, ni pour les personnels, ni pour les communes. Qui peut croire que 45 minutes de classe en moins par jour vont permettre à l’école d’endiguer l’échec scolaire ? Le Ministère ne répond nullement aux revendications des enseignants : rétablissement des 80 000 postes supprimés, de la formation initiale et continue, retour des RASED (aide spécialisée dans le cadre scolaire), refondation des programmes intenables… Le projet présenté par le Gouvernement est bien loin de répondre à son ambition de départ, c’est la raison pour laquelle il a été massivement rejeté par le Conseil Supérieur de l’Education

C’est pourquoi le Front de Gauche demande au Ministère de remettre sa copie à plat et d’engager un vrai dialogue avec l’ensemble de la communauté éducative. L’école mérite que s’engage dans la société toute entière un réel débat sur ses missions et ses finalités, mais surtout sur ses besoins en financement.

Le Front de Gauche du Haut Adour demande également aux élus de l’intercommunalité de ne pas s’engager précipitamment dans la réforme en septembre 2013 et de prendre le temps de la réflexion avec l’ensemble des acteurs concernés. Attendre 2014, est une mesure de sagesse et de bonne gestion des fonds publics dans la mesure où le bénéfice pour les élèves est loin d’être certain.

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