Le récent scandale du cheval vendu pour du boeuf a révélé l’absurde circuit en Europe d’une viande devenue uniquement objet de spéculation. C’est le moment de nous adresser au monde agricole pour saluer les producteurs du département, soucieux de donner le meilleur de leur élevage, et d’informer les consommateurs de ce que doit être
une viande de qualité.
Le maire UMP de Tarbes a laissé la gouvernance de l’abattoir à
Arcadie dont Lur Berri, le principal actionnaire, possède aussi
Spanghero. Cela signifie que l’abattoir de Tarbes est soumis à la même
recherche d’une rentabilité financière maximum. Nous avons dit que
c’était une erreur. Aujourd’hui l’abattoir est menacé, l’éloignement
géographique des zones d’élevage intensif n’apporte pas l’activité ni le
tonnage escomptés, et Arcadie a menti quant à la volonté de
spécialiser Tarbes dans la filière porcine, l’entreprise gérant dans les
Landes une unité de capacité dix fois supérieure dans cette filière.
IL faut changer la donne et revenir comme à Bagnères de Bigorre à un
format d’abattoir multi-espèces de proximité sous le contrôle
municipal et public, seule solution pour répondre à l’intérêt général ,
celui des éleveurs, des employés , des bouchers, et des
consommateurs. Le projet peut être viable et garantir un circuit court
pour les bêtes et les filières locales. L’abattoir de Tarbes peut
répondre avec celui de Bagnères, aux besoins de tous les éleveurs des
Hautes-Pyrénées comme d’une partie du Gers, protéger l’activité
depuis les cultures destinées à l’alimentation des élevages jusqu’aux
filières de commercialisation.
C’est l’intérêt du consommateur car avec des conditions d’abattage
dignes assurant un minimum de stress aux animaux, le produit bénéficie
d’un mûrissement naturel en chambre froide, nécessaire à sa qualité
gustative. Tarbes doit enfin défendre sa qualification « porc noir de
Bigorre » et pérenniser cet emblème de notre gastronomie.
Nous rappelons en revanche qu’il est regrettable de voir dans le Nord
du département, l’emprise de la monoculture intensive du maïs qui ne
nous permet pas de satisfaire nos besoins en fruits et légumes et rend
notre département tributaire pour plus de 70% d’importations par
camions. Nous dénonçons une fois encore les conséquences graves et
irrémédiables de la maïsiculture actuelle sur les milieux aquatiques.
Entre Tarbes et le Gers, plusieurs captages d’eau potable ont dû être
abandonnés en raison des teneurs en nitrates et pesticides. Le Front
de Gauche réaffirme que l’eau est un bien commun vital, qu’elle n’est
pas un produit marchand et que toutes les pratiques agricoles doivent
être respectueuses de l’eau comme de la terre. C’est pourquoi nous
soutenons toujours le développement d’une agriculture paysanne
vivrière, assurant des emplois et une alimentation diversifiée et de
qualité.
L’argent et le système bancaire ne contribuent pas à la vie tandis
que le respect de la biodiversité pérennise la richesse de nos terroirs.
Pour un futur durable de notre planète mieux valent dix exploitations
agricoles de 20 hectares qu’une exploitation agroindustrielle de 200 h !
Oui à la transition écologique dans lemonde agricole!
Mar 07