Nov 08

Jean-Luc Mélenchon propose « une marche pour la révolution fiscale »

Le co-président du Parti de gauche souhaite que le Front de gauche manifeste pour refuser l’augmentation au 1er janvier de la TVA. Un « cadeau aux patrons » de 107 euros par habitants, selon lui.

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Jean-Luc Mélenchon a proposé hier soir au Front de Gauche d’organiser, « le 1er décembre, une marche pour la révolution fiscale ». Une proposition réitérée, ce matin au micro de RTL : « C’est toujours les puissants qui ont tout et les autres qui tirent la langue. Il faut une révolution fiscale dans ce pays », a-t-il expliqué en déclarant « comprendre » le ras-le-bol fiscal.

Le co-président du Parti de gauche, qui participait hier soir à un meeting de soutien à Francis Parny (PCF), candidat aux municipales dans cette commune du Val-d’Oise, a indiqué à son hôte, longtemps responsable des relations extérieures du PCF, qu’une lettre en ce sens serait adressé, ce matin, à l’ensemble des formations du Front de gauche. L’ancien candidat à la présidentielle, dont le caractère personnel des précédentes initiatives (manifestation nationale contre le TSCG, marche contre l’austérité et pour la VIe République) avaient été critiqué, a pris soin de préciser à plusieurs reprise qu’il s’agissait là d’une « proposition ».

Il n’est pas possible de « laisser la colère légitime » du peuple être dirigée par la droite et l’extrême droite « comme c’était le cas à Quimper », a-t-il expliqué, parce que dans ce cas « la colère va se retourner contre le voisin, contre la région d’à côté, contre l’usine d’à côté ». Refusant que le Front de gauche se laisse « embrigader dans des choses inacceptables », Jean-Luc Mélenchon l’invite à « diriger la colère » : « Il faut qu’on soit là avec nos idées, nos drapeaux, nos mots d’ordre. On ne se mélange pas avec n’importe quoi. (…) Nous préférons le dire franchement, nous ne faisons pas de manifestation avec le Medef, avec l’UMP, avec l’extrême droite. Nous faisons des manifestations contre le Medef, contre l’UMP, contre l’extrême droite. »

Le gouvernement organise « la prédation » du capital

Pour le 1er décembre, si cette date est retenue, Jean-Luc Mélenchon a déjà une idée du mot d’ordre. « Puisque Monsieur Ayrault a cédé au premier portique qui a dégringolé, a-t-il lancé, nous avons quelque chose à demander : nous refusons l’augmentation de la TVA au 1er janvier prochain. » Pour le député européen, cette augmentation de 7 milliards d’euros décidée par Bercy, décrit comme « le portique du Medef », n’est rien d’autre qu’une nouvelle « prédation du capital » qui représente en moyenne 107 euros par habitant.

Vendredi 8 Novembre 2013  Michel Soudais (Politis)
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Nov 06

PLUS DE 1000 PLANS SOCIAUX EN 1 AN : SEUL LE GOUVERNEMENT RESTE OPTIMISTE

La France est en train de remonter la pente, disait Jean-Marc Ayrault le 4 novembre. Ce sont pourtant plus de 50 000 emplois directs qui sont menacés par les nouveaux plans sociaux. En Bretagne, la droite et le patronat savent jouer du « sentiment breton » pour faire croire qu’il y aurait une réponse spécifique : patrons, salariés, agriculteurs, transporteurs routiers mains dans la main pour sauver la Bretagne. Mais quelle Bretagne ? Celle des algues vertes ? Des élevages intensifs de poulets et de porcs responsables des montagnes de lisiers qu’il devient difficile d’éliminer ? Celle des abattoirs avec leurs bas salaires et leurs mauvaises conditions de travail avec leur cortège de troubles musculo-squeletiques ? Et pour quelles revendications ?

Après la manifestation, les masques tombent. Ainsi pour le patron du Medef : « pour relancer l’économie bretonne, il faut en premier lieu briser le carcan réglementaire qui pèse sur nos élevages et tue les initiatives ». Comprenez le fait de ne plus respecter le droit du travail, les normes environnementales et sanitaires ni l’obligation de déposer une demande pour les extensions d’élevage industriels de porcs. Lorsque le représentant de FO dit « Mais il est vrai qu’on peut craindre des demandes d’allégements de charges sociales et de dérogations du travail » pourquoi ne s’est-il pas posé la question avant d’appeler à manifester avec les patrons ?

L’avenir a été sauvé par les centrales syndicales (CGT, FSU, Solidaires) qui ont appelé à manifester à Carhaix, sur une ligne claire de défense de l’emploi, des conditions de travail, des salaires, des services publics et pour un autre développement qui rompt avec le productivisme du modèle agroalimentaire qui mène la Bretagne au désastre économique, social et écologique. Mais comme à chaque fois que ce gouvernement cède au patronat, celui-ci se sent plus fort. Et dans sa roue sont en train de s’engouffrer toutes les forces réactionnaires : la FNSEA qui en détournant ainsi la colère des agriculteurs veut éviter qu’ils remettent en question le modèle prôné depuis des décennies par ce syndicat agricole, la droite catholique réactionnaire qui veut prendre sa revanche après l’échec des manifs pour tous, l’extrême-droite trop contente de pouvoir surfer sur le rejet du gouvernement, l’UMP qui a pourtant voté cette taxe à l’assemblée dans le cadre du Grenelle de l’environnement. Ce rassemblement hétéroclite menace d’une manifestation à Paris. Ne nous y trompons pas : un tel rassemblement ne pourrait qu’être celui de la confusion et de la récupération par toutes les droites et extrême-droites rassemblées.

Il est temps que la classe ouvrière relève la tête et lutte pour ses propres intérêts. A Roanne, plus de 20 000 militants sont venus à l’appel de la CGT soutenir les 5 salariés victimes de répression. Il est donc possible de construire la résistance. Le 23 novembre à Rennes les syndicats appellent à une manifestation contre la casse de l’emploi dans l’automobile, l’électronique, et l’agroalimentaire. Il faut en faire une démonstration de force de l’unité des travailleurs contre les exigences insupportables du patronat soutenu par un gouvernement social-libéral sourd aux demandes populaires.

Martine Billard, co-présidente du Parti de Gauche

Nov 05

Vive l’impôt… républicain

 

Au cimetière des promesses enterrées de Hollande, nos pensées se tournent cette semaine, après le recul sur l'écotaxe; vers sa grande réforme fiscale.

Au cimetière des promesses enterrées de Hollande, nos pensées se tournent cette semaine vers sa grande réforme fiscale. Cet engagement promis les yeux dans les yeux aux électeurs fut prématurément fossoyé par Cahuzac en plein Mots croisés face à Jean-Luc Mélenchon : « la réforme fiscale ? elle est faite ! ».

Cette fois, l’ancien ministre du budget disait peut-être vrai. Mais il ne faut parler ni de réforme ni de révolution. C’est une contre-révolution fiscale qu’opère ce gouvernement. Le traité européen ratifié par Hollande instaure d’abord le contrôle du budget de la Nation par la Commission européenne, assistée d’une bureaucratie non élue au sommet de laquelle trône en France le député repenti Didier Migaud, président de la Cour des Comptes et du Haut Conseil des finances publiques mis en place pour appliquer la fumeuse « règle d’or ». Ensuite, la fiscalité du pays est redessinée au gré du poids des intérêts particuliers sans que jamais l’intérêt général n’ait le dessus. Cela commença avec la taxation des plus-values quand le gouvernement céda devant un vol de pigeons sur Facebook. Et cela finit, provisoirement, avec la hausse de la TVA pour tous au 1er janvier prochain. Enfin, nous avons vu Moscovici promettre dans une réunion du MEDEF que le crédit d’impôt de 20 milliards d’euros offert aux entreprises sans contrepartie ne donnerait lieu à aucun contrôle fiscal. Une première.

Dans une tribune pour la révolution fiscale, le candidat Hollande estimait que « le risque serait la continuité, la chance, c’est le changement ». Il est le président de la continuité fiscale, jusque dans les détails. Il a par exemple repris tel quel le dispositif de collecte de l’écotaxe prévu par ses prédécesseurs. Pour la première fois depuis la Révolution française, une entreprise privée sera chargée de collecter l’impôt. Elle récupèrera même 20% des taxes prélevées.

Regardons le tableau d’ensemble. Un impôt parfois prélevé par des groupes privés, fraudé en toute impunité, dont une bonne part sert à payer les intérêts des banques -on nous le répète assez-, qui abonde un budget imposé par Bruxelles. Que faut-il de plus pour saper la légitimité de l’impôt dans le pays qui inventa la souveraineté budgétaire et l’impôt progressif ? Regardez ce qui se passe chez les peuples soumis au joug austéritaire. En Espagne, un refus de la solidarité fiscale monte des régions riches et disloque le pays. En Grèce, le mouvement « nous ne paierons pas » organisa la grève contre des impôts devenus un tribut payé aux banques.

En France, la délégitimation de l’impôt est exploitée par les responsables de l’injustice fiscale eux-mêmes. Moscovici se fait l’avocat du « ras-le-bol fiscal »… que sa politique produit. Le MEDEF dénonce un matraquage… opéré pour financer les cadeaux qui lui sont faits ! Face à leur offensive, il faut certes défendre l’impôt. Mais l’impôt républicain et non celui qui « saigne le malheureux » comme le dit la chanson. L’impôt est efficace quand il est légitime, donc au service de l’intérêt général, progressif car lié aux facultés contributives de chacun, décidé par des représentants élus et collecté par des fonctionnaires impartiaux.

Le mouvement contre l’impôt a aujourd’hui son épicentre en Bretagne et se trouve sous l’emprise de la droite et du patronat. Leurs slogans dénoncent pêle-mêle l’impôt, l’inspection du travail et l’indivisibilité de la République. Quoi qu’en pense Hollande, il faudra donc faire la révolution fiscale. Car pour l’emporter face à un mouvement réactionnaire, il faut une politique révolutionnaire.

François Delapierre 5 novembre 2013

Nov 02

Les affaires, symptôme des vices de nos institutions actuelles

Du balai la Ve République !

Certaines idées reçues ont la vie dure. A écouter les commentateurs politiques, les affaires Tapie, Bettencourt, Cahuzac, Karachi, Guéant, Guérini etc. ne seraient que des affaires « individuelles ». En réalité, ces affaires sont bel et bien le symptôme de dirigeants politiques qui ont perdu tout sens de l’intérêt général : ainsi, ils sont capables de tout pour gagner ou conserver le pouvoir, voire pour s’enrichir personnellement. C’est bien un système, celui des institutions monarchiques de la Ve République, qui est en cause : du balai !

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Nov 02

Appel des élus contre la privatisation des autoroutes

20130801_autoroute_0293.jpg Après la vente à vil prix par l’Etat du réseau autoroutier français, qui a débuté en 2002 et s’est achevée en 2006, après la prorogation d’un an des concessions en 2011 sous un prétexte environnemental, le gouvernement Ayrault entend finaliser son plan de relance autoroutier en prolongeant une nouvelle fois, de trois ans, la durée d’exploitation de nos autoroutes par leurs actuels concessionnaires. Il reporte ainsi à 2033 en moyenne la fin des concessions dont disposent les groupes Vinci, Eiffage et Albertis.

En contrepartie, ceux-là devraient prendre à leur charge une vingtaine de projets d’aménagement de sections autoroutières autour de grandes villes, de liaisons entre des autoroutes existantes, ou encore la mise aux normes de sections existantes. L’ensemble devrait représenter un montant de 3,7 milliards d’euros.

Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation du patrimoine national, ne pouvons accepter une nouvelle démission de la puissance publique alors que les groupes concessionnaires n’ont pas respecté leurs obligations. Un rapport, pour l’heure « officieux », commandé à deux hauts fonctionnaires, a alerté les pouvoirs publics sur cette situation ; pourtant, les bases de l’actuelle négociation restent inchangées, ne prenant pas en compte ces manquements des concessionnaires. De son côté, la Cour des comptes a dénoncé à de nombreuses reprises l’incapacité de l’Etat à imposer aux concessionnaires le respect de leurs obligations, constatant notamment des tarifs manipulés et une qualité des chaussées dégradée.

Pourtant, les recettes générées par l’exploitation des concessions autoroutières donnent lieu chaque année à de très substantiels profits : plus de 2 milliards d’euros de bénéfices net pour un chiffre d’affaires de 8 milliards d’euros en 2012.

C’est cet incroyable cadeau que s’apprête à renouveler l’Etat, au profit de ces grands groupes du secteur peu respectueux de leurs engagements. La quasi-totalité de leurs investissements passés sera intégralement remboursée dans les dix prochaines années. A l’horizon 2030, au rythme de l’évolution actuelle des tarifs et de la progression du trafic, chaque année d’exploitation devrait donc leur rapporter 10 milliards d’euros, et presque autant de bénéfices.

Ce sont donc entre 5 et 7 milliards d’euros net d’impôt chaque année pour une période de trois années supplémentaires que l’Etat s’apprête à offrir, soit 18 milliards d’euros d’ici à vingt ans. Soit l’équivalent d’un enrichissement immédiat de 6 à 9 milliards d’euros pour les groupes propriétaires des concessions, et un appauvrissement du même ordre de l’Etat.

Quel est donc cet Etat stratège qui organise son propre dépouillement : faire financer par d’autres 3,5 milliards d’euros d’investissements quand cela lui en coûte entre le double et le triple ? Nous, élus soucieux des deniers publics mais aussi de la préservation de l’indépendance nationale, sommes alarmés par l’ampleur de la dette dont souffre aujourd’hui la nation. Le poids de l’endettement de l’Etat lui interdit désormais d’affecter à l’investissement les économies budgétaires qu’il peut dégager.

Beaucoup de pays dans le monde découvrent aujourd’hui que la privatisation partielle du service public de la route a souvent octroyé des rentes extravagantes aux grands groupes. Au prétexte que l’Etat doit se désendetter, il se prive de recettes précieuses !

La France peut et doit récupérer le contrôle et le bénéfice de ses infrastructures de transport.

Cela sera bénéfique aux finances publiques et au pouvoir d’achat des automobilistes ; la seule conséquence négative se lira dans les résultats boursiers des grands groupes actuels.

Martine Billard et Jean-Luc Mélenchon, co-présidents du Parti de Gauche, on signé cet appel aux côtés d’autres élus.

Crédit photo photosdegauche.fr (michel_soudais)

Nov 02

Quand les masques tombent, les 343″bien nommés »

Le débat parlementaire sur l’abolition du système prostitutionnel commence à peine. Il fait toutefois l’objet d’une levée de boucliers de quelques réactionnaires, préoccupés par la perte de leur privilège. Leur nom ? « Les 343 salauds : touche pas à ma pute » qui regroupent des hommes (et seulement des hommes) célèbres notamment pour leur engagement réactionnaire.

Un nom qui insulte le mouvement féministe

Le Parti de Gauche condamne l’insulte au mouvement féministe que constitue ce nom. Le « manifeste des 343 » rédigé par Simone de Beauvoir en 1971 était un acte de résistance civique. 343 femmes affirmaient avoir avorté et s’exposaient ainsi à des poursuites pénales. Il s’agissait alors de lutter pour le droit des femmes à disposer de leur corps et de leur destinée. Disposer de leur corps en choisissant librement de pratiquer ou non un IVG, et disposer de leur vie sans se laisser enfermer dans le destin de mère que la société patriarcale veut réserver aux femmes.

Cet acte de libération, symbolique de la lutte émancipatrice des femmes, est aux antipodes de la poignée de machistes qui s’émeuvent aujourd’hui. Les 343 résistantes d’hier défendaient leur liberté à disposer de leur corps, ceux d’aujourd’hui revendiquent le privilège de disposer du corps des femmes pour leurs besoins. Les 343 femmes de 1971 revendiquaient l’égalité et leur droit à l’émancipation, ceux d’aujourd’hui veulent les enfermer dans un rôle d’objet sexuel au service des hommes.

Abolition du système prostitutionnel

Le Parti de Gauche réaffirme sa position abolitionniste. Les corolaires de la prostitution sont la traite d’êtres humains et le proxénétisme. Elle s’accompagne donc d’un système esclavagiste inhumain qui organise et marchandise des violences ignobles faites aux femmes. Il faut y mettre un terme !

Le Parti de Gauche est donc favorable à ce qu’une loi pénalise le client, redouble la traque aux proxénètes et aide les prostituées à s’extraire de ce milieu en leur offrant, une véritable protection contre leur proxénète, des papiers pour celles qui n’en ont pas, un accès au soin, des logements et des formations pour leur insertion professionnelle et sociale.

Delphine Beauvois, sécrétaire nationale à l’Egalité et au Féminisme

Romain Jammes, responsable de la commision féminisme du Parti de Gauche

Nov 02

Le 2 novembre, en Bretagne chacun sa classe !

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Encouragé par la timidité et la pleutrerie du gouvernement qui leur cède tout, le patronat et les cléricaux des départements bretons vont faire manifester les nigauds pour défendre leur droit de transporter à bas coût des cochons d’un bout à l’autre de l’Europe dans des conditions honteuses. A Quimper manifestent ceux qui veulent que continuent la souillure de notre belle Bretagne par les nitrates de l’agriculture productiviste. A Quimper manifestent ceux qui veulent les salaires de misère pour les agriculteurs et le règne de la grande distribution. A Quimper les esclaves manifesteront pour les droits de leurs maitres. Les salariés des départements bretons ne doivent pas se tromper de colère ! Ils ne doivent pas aller baiser la main qui les frappe. Ils doivent manifester à Carhaix avec leurs syndicats de salariés et leur classe, leur camp, leur famille. S’ils aiment les symboles historiques, les bretons qui réfléchissent préfèreront se souvenir de leurs ancêtres qui déclenchèrent la grande révolution de 1789 contre les privilèges des riches et créèrent le club des jacobins plutôt que de marcher derrière les saigneurs de leur époque !

Samedi 2 Novembre 2013  Jean Luc Mélenchon

Nov 01

HOLLANDE : UN CAPITAINE DE PEDALO INCAPABLE D’AFFRONTER LES TEMPETES

Jamais un gouvernement et un président n’ont été aussi impopulaires sous la 5ème République. En moins de deux ans, le gouvernement aura cédé systématiquement aux exigences du patronat. Celui-ci aurait tort de se gêner puisqu’à chaque fois qu’il proteste, il finit toujours par gagner. Il se sent donc un peu plus fort tous les jours. Dans le cas des mobilisations contre l’écotaxe en Bretagne, on a assisté à une jonction de l’ensemble du patronat, de la FNSEA et des milieux politiques de droite et d’extrême-droite bien décidés à « se faire » le gouvernement. Pendant que tous versent des larmes de crocodiles sur les suppressions d’emplois, les mêmes entreprises font venir des travailleurs roumains super exploités en utilisant la directive européenne sur le détachement de salariés, version à peine amoindrie de la directive Bolkestein. Le patronat dresse cyniquement plus en plus les travailleurs les uns contre les autres. Il a même franchi un nouveau pas en allant jusqu’à les utiliser comme masse de manœuvre contre les CRS avec comme seul objectif la préservation de ses bénéfices. Maintenant que le gouvernement a une nouvelle fois cédé, gageons que les travailleurs vont se retrouver bien seuls pour la défense de leur emploi. Partout les plans de licenciements pleuvent et le gouvernement est aux abonnés absents enfoncé dans son adhésion aux thèses libérales sur la compétitivité et le coût du travail.

Quel sera le prochain recul du gouvernement ? La taxe à 75 % sur les clubs de foot ? Plus personne ne le croit capable de changer de cap et encore moins de se préoccuper des électeurs qui lui ont permis d’arriver au pouvoir. Les anecdotes sur l’incapacité notoire de Hollande à décider rejaillissent de plus belle et le désespoir se répand au sein du PS devant un tel gâchis. Hollande se voulait un président normal, il ne donne que l’image d’un président incapable. L’offensive de la droite va donc se poursuivre bien que l’UMP passe beaucoup de temps à s’entredéchirer. Les limites de la 5ème République, l’endogamie entre hauts fonctionnaires, milieux politiques, grands patrons et milieux de la finance, tout ce petit monde qui ne veut surtout pas se fâcher tant les passages d’un monde à l’autre sont devenus la règle, font que ce système n’est plus réformable de l’intérieur. Il faut en changer. Seul le passage à la 6ème République peut refonder nos institutions dépérissantes. Mais pour essayer de retrouver un nouveau souffle, la solution de F. Hollande ne peut être qu’un remaniement ministériel. La situation est tellement dégradée qu’il peut difficilement attendre les élections municipales et encore moins européennes. La libération, dont nous nous félicitons, des 4 otages du Niger lui permet de souffler quelques jours. Gageons que le répit sera de courte durée.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

Oct 31

Intervention de François Delapierre. Convention du Parti de Gauche sur les municipales

Oct 31

C’est maintenant !

Où je parle de la démission de Valls, des manifestations lycéennes et du mouvement contre la réforme des retraites

Demander la démission d’un ministre d’un gouvernement de gauche est peu banal pour un homme de gauche. Et puis d’abord pourquoi lui, pourquoi Valls ? Après tout comme me l’a suggérée une camarade quand mercredi matin j’ai proposé au Secrétariat national du PG de lancer une campagne sur le mot d’ordre « Valls Démission », pourquoi pas Moscovici ?

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