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Nov 01

HOLLANDE : UN CAPITAINE DE PEDALO INCAPABLE D’AFFRONTER LES TEMPETES

Jamais un gouvernement et un président n’ont été aussi impopulaires sous la 5ème République. En moins de deux ans, le gouvernement aura cédé systématiquement aux exigences du patronat. Celui-ci aurait tort de se gêner puisqu’à chaque fois qu’il proteste, il finit toujours par gagner. Il se sent donc un peu plus fort tous les jours. Dans le cas des mobilisations contre l’écotaxe en Bretagne, on a assisté à une jonction de l’ensemble du patronat, de la FNSEA et des milieux politiques de droite et d’extrême-droite bien décidés à « se faire » le gouvernement. Pendant que tous versent des larmes de crocodiles sur les suppressions d’emplois, les mêmes entreprises font venir des travailleurs roumains super exploités en utilisant la directive européenne sur le détachement de salariés, version à peine amoindrie de la directive Bolkestein. Le patronat dresse cyniquement plus en plus les travailleurs les uns contre les autres. Il a même franchi un nouveau pas en allant jusqu’à les utiliser comme masse de manœuvre contre les CRS avec comme seul objectif la préservation de ses bénéfices. Maintenant que le gouvernement a une nouvelle fois cédé, gageons que les travailleurs vont se retrouver bien seuls pour la défense de leur emploi. Partout les plans de licenciements pleuvent et le gouvernement est aux abonnés absents enfoncé dans son adhésion aux thèses libérales sur la compétitivité et le coût du travail.

Quel sera le prochain recul du gouvernement ? La taxe à 75 % sur les clubs de foot ? Plus personne ne le croit capable de changer de cap et encore moins de se préoccuper des électeurs qui lui ont permis d’arriver au pouvoir. Les anecdotes sur l’incapacité notoire de Hollande à décider rejaillissent de plus belle et le désespoir se répand au sein du PS devant un tel gâchis. Hollande se voulait un président normal, il ne donne que l’image d’un président incapable. L’offensive de la droite va donc se poursuivre bien que l’UMP passe beaucoup de temps à s’entredéchirer. Les limites de la 5ème République, l’endogamie entre hauts fonctionnaires, milieux politiques, grands patrons et milieux de la finance, tout ce petit monde qui ne veut surtout pas se fâcher tant les passages d’un monde à l’autre sont devenus la règle, font que ce système n’est plus réformable de l’intérieur. Il faut en changer. Seul le passage à la 6ème République peut refonder nos institutions dépérissantes. Mais pour essayer de retrouver un nouveau souffle, la solution de F. Hollande ne peut être qu’un remaniement ministériel. La situation est tellement dégradée qu’il peut difficilement attendre les élections municipales et encore moins européennes. La libération, dont nous nous félicitons, des 4 otages du Niger lui permet de souffler quelques jours. Gageons que le répit sera de courte durée.

Martine Billard,
co-présidente du Parti de Gauche

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