Mai 24
Vote sur le projet d’accord transatlantique à l’Assemblée : les faussaires et la sentinelle
Jeudi 22 mai, à l’Assemblée nationale, les masques sont tombés. Le groupe socialiste et le gouvernement ont fait le choix d’adopter une coquille vide en guise de résolution européenne sur le projet d’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les Etats-Unis.
Ce texte adopté est une forfaiture. Détournant l’initiative des parlementaires Front de Gauche, les socialistes ont vidé le texte initial de tout contenu contraignant.
Exit la suspension des négociations, dehors la suppression des tribunaux d’arbitrages entre états et investisseurs, la ministre Fleur Pellerin reconnaissant pourtant en séance que ce sont des « mécanismes qui servent à protéger les entreprises ». Quant à la ratification du traité par le Parlement français, la ministre s’est contentée de faire inscrire qu’il s’agit d’un accord mixte pour ne pas avoir à écrire noir sur blanc que le Parlement national devrait se prononcer en dernier ressort !
Le gouvernement et les siens sont des faussaires. Ils couvrent leur soumission à l’Union Européenne et au règne du marché roi par des salmigondis de surface pour tromper le peuple qui est appelé aux urnes.
Et pendant qu’ils dépouillent le peuple de sa souveraineté, le FN fait le guet. Marion Maréchal Le Pen, en sentinelle du système, s’est ainsi abstenue au moment du vote.
Pour faire barrage au projet d’accord de libre-échange entre l’Union Européenne et les Etats-Unis, dimanche 25, un seul vote : le vote Front de Gauche
François Cocq, secrétaire général du Parti de Gauche
Mai 23
Adresse à José Bové.
Salut José, tu permets que je te tutoie ? On ne s’est jamais vu, du moins tu ne m’as jamais vu. Mais on a partagé tant de combats que j’aurais du mal à ne pas te considérer comme l’un des nôtres. Mes premières idées politiques, je te les dois. Pendant mes vacances à Millau quand j’étais encore gamin, j’entendais mille légendes sur tes actions, je voyais sur la route des messages demandant ta libération. J’ai vite partagé ce goût des produits de l’agriculture paysanne que tu représentais alors pour moi.
Le démontage du Mac Do de Millau a longtemps été un symbole pour l’ado que j’étais. Le symbole d’une forme de résistance qui me touchait, celui de ce que cette malbouffe n’était pas une fatalité et avait ses détracteurs. Une pointe d’espoir face à l’impérialisme américain qui me paraissait écrasant.
En 2007, je votais pour la première fois. Longtemps j’ai hésité à te rejoindre, tes idées me parlaient : radicales, concrètes… Je sentais encore le faucheur d’OGM, celui qui ne se résigne pas à accepter un système productiviste et destructeur pour les humains et la nature. Si j’ai finalement voté Besancenot, c’était pour pousser plus loin une démarche que je trouvais proche de la tienne, mais en capacité de rassembler davantage et de peser dans le débat politique. Tout ça pour te dire que tu as beaucoup compté dans mon engagement politique et que ce José Bové-là, je partageais ses idées et son engagement.
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Aujourd’hui, José, je ne te reconnais plus. Je comprends plus où est passé ce militant qui m’a tant inspiré. Je t’ai vu voter la libération du rail, qui détricote sciemment notre grand service public. Comment développer le ferroutage, remettre des trains partout, améliorer encore le meilleur train du monde sans cet outil central ? Comment endiguer le tout-automobile si la logique du profit et non de l’intérêt général — car c’est de ça dont il s’agit — devient maîtresse de l’aménagement ferré ? Comment construire un service accessible à tous, sans que la puissance publique intervienne sur les tarifs ?
Je t’ai vu soutenir la libéralisation de l’énergie. Là non plus je n’ai pas compris. La transition énergétique est un axe central de la politique écologique. Elle ne peut pas répondre à une logique marchande, parce que nous devons avoir comme objectif de consommer moins. Si c’est la puissance publique qui a créé tant de centrales nucléaires, il n’y a qu’elle qui est assez puissante pour planifier la sortie de cette énergie dangereuse. Il n’y a qu’elle qui est capable d’investir sur 20, 30, 50 ans dans d’autres formes d’énergies : celle de la mer, de la chaleur des profondeurs, ou d’autres encore inconnues…
Je t’ai vu te prétendre « grand défenseur des traités européens ». J’en suis resté bouche bée. Ces traités sont l’ADN d’une Union européenne autoritaire qui prive le peuple de sa voix. Des traités passés en force, ou en catimini dont les objectifs sont toujours la destruction des souverainetés nationales, et la concurrence libre et non faussée. Oui, celle que tu veux « pousser jusqu’au bout ». En somme, c’est une Europe qui veut imposer l’austérité et le productivisme à tous les peuples membres. Comment peut-on être écologiste et défendre un tel principe ? Au-delà des FEDER, FEADER et autres fonds qui aident les collectivités dans certains aménagements intéressants, n’y a-t-il pas une direction générale mortifère dans laquelle cette logique nous emmène ? Est-ce que l’écologie ne contient pas la graine d’une société différente : relocalisée, solidaire, en paix ?
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José, j’ai la sensation que tu t’es perdu dans la jungle bureaucrate de Bruxelles. Que tes combats ont été dilués, comme ces cuistres diluent le vin pour augmenter leurs marges. Tu es si bon élève de cette école, que l’assiduité devient ton seul argument face à Mélenchon, quand tu ne te déverses pas en insultes comme récemment.
Au fond, j’aimerais voter pour toi José, pour celui qui a participé à la construction de mes idées, peut-être celui qui a provoqué la première étincelle qui a embrasé mon engagement. J’aimerais aussi parce que tu viens de notre de camp et que tu y as toute ta place au regard de tes engagements passés.
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Dimanche, je donnerai ma voix au Front de Gauche, ce sera aussi, un peu, au nom du José Bové d’autrefois…
Romain JAMMES
Mai 21
L’édito de Monsieur Legrand sur France Inter ce matin est une honte
Ce matin, M. Legrand a porté un message invitant les auditeurs à se faire plaisir en votant FN aux européennes ce dimanche. Selon l’éditorialiste, ce choix serait un vote symbolique de rejet sans conséquences. Thomas Legrand par ses propos fait franchir une ligne rouge au service public de Radio France.
Sans conséquences vraiment ?
Thomas Legrand ne juge pas utile de rappeler que le FN veut remettre en cause le droit à l’avortement, par exemple.
Pas plus qu’il ne reprend la phrase de Jean Marie Le Pen suggérant hier que le virus Ebola pourrait solutionner les problèmes de démographie et d’immigration en quelques semaines.
Alors sans conséquences Monsieur Legrand, votre choix d’edito à trois jour d’un scrutin important ?
Une honte. Et un jeu bien dangereux
Corinne Morel Darleux – Secrétaire nationale à l’écosocialisme du Parti de Gauche
Mai 19
Dimanche ça tourne
Les élections européennes seront-elles pour la gauche un tombeau ou un berceau ? Les deux, mon capitaine ! Un tombeau, voilà ce qui semble le plus évident. Nous avons désormais du recul pour contempler le lent étouffement de la gauche organisé par les institutions européennes. Au sein de l’Union, sa composante principale, le courant social-démocrate, se confond désormais avec la droite avec qui elle gouverne directement dans 18 Etats-membres. Or c’est au sein du Parlement européen que l’ensemble des partis sociaux-démocrates font l’apprentissage quotidien de cette cogestion avec la droite. Au cours du travail parlementaire, ils élaborent de fait un programme commun avec elle. Ils acquièrent peu à peu des analyses, un vocabulaire, jusqu’à des manières d’être communes. Mais tout ceci ils ne peuvent l’assumer devant le peuple. Le jeu politique de l’Union, fait d’arrangements diplomatiques et d’équilibre entre lobbies, n’est pas traduisible dans la langue citoyenne qui est celle de l’intérêt général. D’où ce spectacle absurde : la démocratie européenne connaîtrait son grand progrès avec le duel de Juncker avec Schulz… qui est aussi l’élu de la droite ! En effet, même les eurodéputés UMP, qui s’y refusent quand la question leur est posée en France au nom du Front Républicain, ont voté pour Schulz à la présidence du Parlement européen, dans le cadre du tourniquet organisé entre les deux blocs. On comprend que l’électorat de gauche s’y perde.
Mais les élections européennes sont aussi à l’inverse un acte de naissance pour la gauche. Le Front de Gauche naissant a été porté sur les fonds électoraux en 2009. Le 25 mai, ce sera d’ailleurs la première fois que le Front de Gauche affronte une élection qu’il a déjà disputée. Quel sera le verdict des urnes ? Dans la crise politique avivée par le résultat des municipales, tout est possible. A gauche le bloc électoralement majoritaire ne le sera sans doute plus. Le PS a déjà intégré sa défaite. Aucun de ses dirigeants n’est prêt à courir devant et risquer d’endosser la responsabilité du bouillon qui s’annonce. Fait nouveau, dans tous nos meetings nous rencontrons des militants socialistes qui ont décidé de voter pour nous. D’autres voteront pour les Verts. Les divergences sont suffisamment claires pour permettre un choix éclairé entre les « meilleurs gardiens des traités » (dixit Bové) et nous qui voulons en sortir. Au soir du 25 mai, avec les Verts nous serons sans doute majoritaires à gauche. Le PS devra donc bouger comme Cambadélis a commencé à le faire sur le plateau de Médiapart la semaine dernière en faisant mine de tourner la page de la primaire socialiste qui a investi François Hollande. D’autant que la signification du vote Front de Gauche sera claire : la rupture avec cette Europe austéritaire qui constitue le dernier cadre d’un pouvoir perdu.
Dimanche prochain sera donc le moment d’un grand craquement. L’effondrement du parti majoritaire au Parlement européen, parce qu’il s’ajoute au départ des Verts et à la contestation montante en son sein, marquera un tournant. Tout est fait pour que l’extrême-droite soit présentée comme la gagnante du scrutin face à cette dégringolade, venant ainsi renforcer les partisans de l’alliance des raisonnables contre les extrémistes, populistes et autre anti-européens. Le FN sortira sans doute renforcé du vote. Mais il ne sera pas seul dans ce cas. La percée du Front de Gauche ferait des européennes un moment de renaissance de la gauche. Ce résultat est plus que jamais à notre portée.
Mai 15
Un taux de croissance aussi nul que la politique du gouvernement
Les chiffres sont aussi têtus que les faits. Le « retournement pressenti » s’avère un feu de paille : le taux de croissance de la France au premier trimestre a été nul.
Les cadeaux massifs aux entreprise n’y font rien puisque leur investissement reste en berne avec – 0,9 %. Comme depuis des années, cet argent est jetée par la fenêtre en allant aux actionnaires et non à la modernisation de l’outil industriel.
La preuve continue ainsi à en être donnée. L’austérité imposée au pays se traduit évidemment dans la consommation des ménages en baisse de 0,5 % tandis, on le sait, que le chômage poursuit da progression. Michel Sapin estime que ces résultats « confortent la politique menée par le gouvernement ». Dans sa nullité très certainement.
Il appartient au peuple de gauche de lui adresser un carton rouge : c’est le bulletin Front de Gauche le 25 mai.
Eric Coquerel, SN du PG et chef de file PG sur la circonscription SE
Mai 13
14 JUIN « 1ère Manifeste » La fête du Parti de Gauche 65
Samedi 14 juin 2014
Salle de quartier de LAUBADERE à Tarbes
1ère Manifeste du Parti de Gauche des Hautes Pyrénées
Mai 13
Elections Européennes Meeting Toulouse : bus au départ de Tarbes
Campagne Elections Européennes Meeting Toulouse
Jean-Luc MELENCHON
Pierre LAURENT
mardi 20 mai Salle Jean MERMOZ à 20h
Organisation d’un bus au départ de Tarbes
– Participation (si possible) : 10 euros par personne (si chèque à l’ordre de Christian MARRE, mandataire financier de JL Mélenchon)
Départ 17h30 du péage Tarbes-Ouest (échangeur n°12)
Arrêt 17h50 au péage de Lannemezan (échangeur n°16)
(Arrêt possible Montréjeau ou Saint-Gaudens à déterminer en fonction inscriptions)
Contact et inscription au 06.16.89.56.33(Maurice Dussollier) ou 06.82.76.45.37 (Jean-Claude De Vita) ou 05.62.93.12.67 (Fédé PC), inscription au plus tard le dimanche 18 en soirée.
Mai 10
La finance plutôt que l’industrie : un nouvel exemple avec Carbone Savoie
Carbone Savoie est une filiale à 100 % du Groupe Rio Tinto Alcan, spécialisée dans la fabrication des cathodes en carbone et en graphite, utilisées dans la fabrication et la maintenance des cuves d’électrolyse de l’aluminium. C’est une ancienne filiale de Pechiney, elle-même rachetée par le groupe canadien Alcan en 2006, le tout acquis par Rio Tinto en 2007. Elle emploie 550 personnes environ, sur les sites de Notre-Dame-de-Briançon (Savoie), de Vénissieux (Rhône) et de Lannemezan (Hautes-Pyrénées).
En discussion avec des camarades de la CGT Carbone Savoie dont Henri Cazes le secrétaire du CE (en bout de table)
Sous prétexte de difficultés sur le marché de l’aluminium, Carbone Savoie a décidé de restructurer, « à titre préventif », ses 3 sites en France : 84 postes seraient supprimés au total entre Notre Dame de Briançon et Vénissieux, et l’usine de Lannemezan qui emploie 60 personnes, sans compter la centaine d’emplois induits chez les sous-traitants, serait fermée à la fin de l’année 2014. Mais cette fermeture risque de n’être que le prélude à celle de tous les sites en France.
Carbone Savoie n’est pas en difficulté. Elle a dégagé 52 millions d’euros de bénéfices durant les 5 dernières années sur la totalité des 3 sites français. Rio Tinto, la maison mère, a annoncé un résultat positif de 10,5 milliards de dollars pour l’année 2013, malgré une conjoncture très défavorable selon le PDG. Les dividendes versés aux actionnaires ont augmenté de 15 % en 2013. La demande d’aluminium a toujours été soumise à des cycles, en général de 5 ans. Décider d’une restructuration à partir du prix d’une année n’a donc pas de sens. Le produit fabriqué par l’usine de Lannemezan est indispensable pour la fabrication d’aluminium et ce, alors que la demande mondiale d’aluminium a une croissance constante de 5 à 7 % par an. Pour répondre à la demande de plus de 40 millions de tonnes à l’horizon 2020, les capacités de production doivent donc doubler par rapport à celles de 2010.
Le sort des travailleurs a failli se régler en deux mois à cause des nouvelles procédures imposées par l’ANI sous la houlette de ce gouvernement PS. Par leur lutte, ils ont obtenu un délai de 4 mois. L’expertise industrielle et économique du cabinet Secafi mandaté par la CGT indique « la fermeture de Lannemezan pourrait accroître les difficultés de Carbone Savoie et non les solutionner (…). Le différentiel de coûts qui pénalise Carbone Savoie comparativement à ses concurrents renvoie bien plus sûrement au défaut d’investissements offensifs consentis ces dernières années qu’à l’éclatement géographique de Carbone Savoie sur trois sites ou qu’au niveau des salaires de ses employés ». Pour le cabinet Cidecos, mandaté dans le cadre de l’hygiène, la sécurité et les conditions de travail, la fermeture du site de Lannemezan ne pourrait conduire qu’à l’aggravation des conditions de travail dans les autres sites de Carbone Savoie.
La CGT fait des propositions. Puisqu’il s’agit d’attendre la reprise du marché de l’aluminium, il est possible de sauver cet outil industriel au moyen de « mesures d’âges financées exclusivement par l’entreprise et prévues dans l’actuel plan de sauvegarde de l’entreprise » qui permettraient aux plus vieux un repos bien mérité et aux plus jeunes de conserver leur emploi.
Je ne peux donc que soutenir la section CGT de l’usine lorsqu’elle dit : « La fermeture du site de Lannemezan ne se justifie pas. C’est une aberration économique, industrielle et un gâchis social ».
Il semble que Rio Tinto veuille se séparer des usines liées à la production d’aluminium en France car c’est principalement une société d’extraction de minerais, secteur où les marges réalisées sont bien plus importantes. Après s’être débarrassée en 2013, des sites de Saint-Jean-de-Maurienne et de Castelsarrasin, elle vient d’annoncer 65 suppressions d’emplois, soit 10 % de l’effectif, dans l’usine de Dunkerque, dernière usine d’électrolyse existante en France et dont l’avenir est lié à un accord sur l’alimentation énergétique qui vient à échéance en 2016. Qu’en sera-t-il ensuite ? On ne peut qu’être inquiet.
Aujourd’hui seul 1/3 de l’aluminium consommé en France y est produit. Airbus et Dassault, par exemple, sont de gros consommateurs qui n’utilisent que de l’aluminium haut de gamme produit en France. La part de l’aluminium dans la construction automobile va augmenter de façon importante pour alléger les structures des voitures afin de baisser la consommation de carburant. L’enjeu est donc de savoir s’il peut rester une industrie de l’aluminium ou si comme précédemment avec le rachat de Péchiney par Alcan puis son démantèlement, ou maintenant avec le bradage d’Alstom, la France va perdre toute maîtrise sur son outil industriel, et notamment dans les industries qui sont indispensables à toute transition énergétique et à toute réorientation écologique.
Martine Billard co-présidete du Parti de Gauche