Manuel Valls bégaie à l’Assemblée nationale. La sanction des urnes et l’opposition affichée de beaucoup de ses camarades de parti n’y a rien fait. Le Premier ministre vient de répéter son discours de politique générale et de paraphraser la conférence de presse du président de la République du 14 janvier dernier.
Il s’accroche à un plan d’austérité sans précédent, triple de ceux de Sarkozy et Fillon. A ces 50 milliards, il en ajoute 45 de cadeaux au patronat : près de 100 milliards d’euros seront ainsi retirés de l’économie soit 5% du PIB. Plus d’un retraité sur deux verra sa pension gelée, les fonctionnaires subiront une nette baisse de leurs revenus, les services publics sont promis au laminoir, les 60000 postes promis dans l’Education nationale sont renvoyés à la prochaine mandature, la réforme territoriale qu’il parle d’accélérer généralisera la concurrence de tous contre tous.
Les inflexions affichées sont des attrape-nigauds puisqu’il s’agit à chaque fois de répéter des décisions prises de longue date. Aucun moyen n’est dégagé pour imposer des contreparties contrôlées en matière de création d’emplois. La réorientation européenne en reste au stade des promesses électorales de saison à la veille des européennes. Plus Manuel Valls se répète moins il convainc. Plus il maintient son cap austéritaire plus il s’isole. Aucun parlementaire de gauche n’a été élu pour mener une telle politique. J’espère qu’ils seront suffisamment nombreux à rompre les rangs pour obliger François Hollande à jeter sa copie et le premier ministre qui va avec.