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Oct 03

Debré fils fête la Ve du père Michel avec Hollande mais sans le peuple!

Jean-Louis Debré, président du conseil constitutionnel, fête ce jeudi 3 octobre 2013 la Ve République rédigée, dans le plus grand secret, par son père Michel. Ainsi a-t-il convié plus de 200 ministres, tous les premiers ministres qui ont dirigé un jour un gouvernement de la Ve, tous les présidents. FRANCE-VE REPUBLIQUEEt pour la première fois, un président « socialiste » a accepté l’invitation, confirmant ainsi l’engouement des Solfériniens pour la Ve. Il n’a pas oublié d’inviter également tout ce que le pays compte de représentants du pouvoir politique ou économique. Mais rien de cet anniversaire et de son organisation n’avaient filtré jusqu’à aujourd’hui. Le tout Paris du pouvoir avait donc reçu l’invitation d’un fils à célébrer une constitution écrite par son père, sans que les citoyens en soient informés, sans que les citoyens soient eux mêmes invités. Ainsi cette fête d’anniversaire, telle qu’elle se déroule sous nos yeux, donne à voir le véritable visage de la Ve République: un pouvoir absolu que se partage une cours de privilégiés, à l’abris du regard citoyen, dans le plus grand secret.

C’est donc dans le plus grand secret que Michel Debré rédige à l’été 1958 la constitution de la Ve République, une constitution commandée par un général, De Gaulle. Déjà à l’époque rien ne devait filtrer. Surtout, les citoyens ne devaient en aucun cas participer à sa conception et encore moins à sa rédaction. Un petit groupe de quelques personnes a donc rendu une copie conforme aux souhaits d’hégémonie et de pouvoir total du général. constitution-republique-debre-de-gaulle-1990534-jpg_1769190La guerre d’Algérie sera savamment instrumentalisée pour faire apparaître la nouvelle constitution de la Ve comme la planche de salut d’un peuple qui, sans elle, basculera dans la guerre civile ou dans une dictature de militaires qui préparent un putsch du côté d’Alger. Si bien qu’un autre militaire, De Gaulle, doté de pouvoirs exorbitants et sans précédents en République est présenté à l’opinion comme le seul en capacité de nous mettre à l’abris des militaires qui souhaitent détenir eux mêmes des pouvoirs exorbitants et sans précédent en République. Bref, combattre le mal par le mal, énorme n’est-ce pas. Donc, selon le principe du mensonge crédible car énorme, ça passe comme une lettre à la poste ou comme un référendum présenté en 1958 comme le dernier et ultime rempart du chaos et de la dictature.

Le pouvoir absolu est donc organisé autour d’un président monarque, aidé dans sa tâche par un premier ministre aux ordres qui s’appuie lui même sur quelques ministres qui sont aidés par des experts conseillers. Fini le parlement et le député de la nation qui représentent le peuple. degaulleDésormais les lois se feront ou se détricoteront par une cours nommée, du premier ministre aux conseillers. Révocables à tous moment par un seul homme, mais jamais par le peuple, si d’aventure ils ne sont pas en phase avec la volonté présidentielle. Ils agiront, dès lors, en courtisans tout à fait capables de renier leurs convictions les plus profondes dans le but de ne pas perdre leurs privilèges d’appartenir à la cours élyséenne. Et les privilèges accordés sont nombreux pour qu’ils demeurent soumis. Ils peuvent cumuler les mandats aussi bien en nombre que dans le temps. Ils peuvent mettre en place des baronnies locales et devenir maire ou députés de père en fils, ministre de père en fils, ou devenir les surveillants généraux des institutions de père en fils. Les citoyens, eux, regardent, impuissants et exclus. On leur jette de temps à autre une vague promesse de démocratisation que l’on renie aussi vite.

Les citoyens sont, comme de bien entendu, exclus de la cours. Car pour en faire parti il faut avoir été remarqué par le monarque, avoir fait la bonne école et apparaître comme un expert de la chose publique. La télé va devenir l’incroyable instrument de propagande de la cours et de ses courtisans. 1er-sigle-ortfLes « élites » seront les seules à être autorisés à venir y causer car ils sont ministres ou experts validés par le chef. Non seulement le citoyen ne peut pas accéder aux fonctions politiques, mais il ne peut même plus en parler. La liberté d’expression politique est totale uniquement pour ceux qui vivent du système et en font sa propagande. Les autres, les citoyens, ne peuvent plus que voir sans y croire, ne peuvent plus qu’entendre sans écouter. Les taux d’abstentions aux élections s’envolent proportionnellement à l’exubérance de la cours et du souverain. A l’exception de l’élection présidentielle elle même, tellement les citoyens ont compris qu’en Ve République seul le monarque élu compte et que le reste n’est que mascarade.

Cette cérémonie d’anniversaire raisonne comme un révélateur de la Ve République. A l’image des caricatures qui donnent à voir le vrai visage du caricaturé, la fête d’anniversaire est organisée par un ancien ministre aujourd’hui président du conseil constitutionnel et fils de celui qui a rédigé les institutions de la Ve et qui a été lui même ministre. Les 384 invités sont les membres du pouvoir, uniquement les membres du pouvoir. Tout le quartier du conseil constitutionnel est « bunkérisé » selon les propres termes de Caroline Roux, journaliste à Europe 1. article_hollande-debreAinsi la Ve République avoue qu’elle se méfie de ses citoyens. Certains continuent de penser qu’elle n’a pas pris une ride, qu’elle fonctionne à merveille. Comme, sans doute, fonctionnent à merveille ces partis politiques pro Ve à l’image d’une UMP ou d’un PS devenus des écuries à fabriquer des présidents mais qui ont depuis longtemps déserté la réflexion politique et se déchirent en interne. Comme, sans doute, fonctionnent à merveille un sénat ou une assemblée sitôt qu’il s’agît de remettre en cause les privilèges des puissants et qui se voient « retoqués » par le président de la République à l’image de cette loi d’amnistie des syndicalistes. En réalité la Ve a pris tellement de rides qu’elle est au bord de la mort clinique. Elle aura été rafistolée 24 fois. Une opération tous les 2 ans, dont certaines d’envergures. Chaque fois il s’agissait d’éloigner un peu plus le peuple et le parlement du monarque isolé, de ministres valets et d’oligarques faisant la pluie et le beau temps sur la République. Les seuls « étrangers » à la cours autorisés à participer à l’anniversaire du jour sont les journalistes, principalement ceux de la télé, qui rempliront leur office de propagande. Les citoyens, quant à eux, sont priés de circuler et surtout de ne pas voir la cours faire ses fastes ou ses intrigues de palais.

Le cadeau empoisonné d’Hollande pour les 55 ans… par lepartidegauche

Sydne93

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